Un épisode de l’histoire de la couleur au cinéma : le procédé Keller-Dorian et les films lenticulaires

Le procédé Keller-Dorian est un procédé couleur additif inventé et breveté par le physicien Rodolphe Berthon en 1908. Il peut être considéré comme un procédé à réseau, mais le réseau est ici formé par des moyens purement optiques. Un filtre à trois bandes (RVB) est placé dans l'objectif et l�...

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Veröffentlicht in:1895 : bulletin de l'Association française de recherche sur l'histoire du cinéma 2013-01 (71), p.187-202
1. Verfasser: Ede, François
Format: Magazinearticle
Sprache:fre
Online-Zugang:Volltext
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Beschreibung
Zusammenfassung:Le procédé Keller-Dorian est un procédé couleur additif inventé et breveté par le physicien Rodolphe Berthon en 1908. Il peut être considéré comme un procédé à réseau, mais le réseau est ici formé par des moyens purement optiques. Un filtre à trois bandes (RVB) est placé dans l'objectif et l'image du réseau se forme sur des éléments optiques microscopiques gravées sur le support du film. Quand le principe fut dévoilé, la plupart des spécialistes considérèrent que c'était la solution la plus élégante à ce jour pour résoudre le problème des films en couleurs.Mais la 1ère guerre mondiale interrompit les recherches initiales en France. En 1924, quelques films expérimentaux furent montrés, mais le problème du tirage des copies était loin d'être résolu. Peu après la création de la « Société du Film en Couleurs Keller-Dorian », de profondes divergences opposèrent l'équipe de recherche aux investisseurs. En 1930, la Société Keller-Dorian devenue insolvable, était rachetée par un groupe anglo-américain. Technicolor, Kodak et Paramount acquirent les brevets, et menèrent des recherches pour trouver une solution industrielle au tirage des copies. En Allemagne, le trust Siemens-Halske avait également acquis les brevets lenticulaires en 1931. Après quatre ans de recherches, les ingénieurs avaient réussi à obtenir des copies lenticulaires de bonne qualité. En 1936, le premier film allemand de fiction en couleurs est projeté durant les jeux Olympiques, et connaît un retentissement international. À la même époque, le département de recherche d'Agfa AG travaille sur un procédé soustractif chromogène et s'avère être un concurrent sérieux. De nombreux experts consultés à l'époque s'accordent pour estimer l'Agfacolor comme très supérieur au procédé lenticulaire. Siemens-Halske se retire du jeu en 1938. Après la Seconde Guerre mondiale, la compagnie française Thomson-Houston fait une dernière tentative pour relancer un procédé désormais obsolescent. En 1947, la production de Jour de fête de Jacques Tati est annoncée. Mais le procédé de tirage s'avère impraticable et le film est exploité en noir et blanc. Le procédé Keller-Dorian, bien que fondé sur une idée élégante et prometteuse ne dépassa jamais le stade expérimental. L'intérêt qu'il suscita retomba avec l'arrivée des procédés soustractifs et chromogènes.
ISSN:0769-0959
1960-6176
DOI:10.4000/1895.4787