Le rôle de l’urbanisation incontrôlée dans la genèse des vulnérabilités: Cas de la région du Sijoumi à Tunis

Tunis a connu depuis la seconde moitié du 20ème siècle une métamorphose importante causée par une urbanisation galopante et non-planifiée, due principalement à l'exode rural. Cette nouvelle population urbaine a été obligée de construire des logements anarchiques permanents sur des terres agricoles bon marché, situées aux abords de la capitale Tunisienne. Ces derniers dans la majorité des cas, étaient implantés sur des terres vulnérables exposées aux risques urbains majeurs, comme dans notre étude de cas, où tout un quartier d’habitat informel a été construit sur les rives du lac «Sijoumi» au sud-ouest de Tunis. Au fil du temps, au lieu de s’affirmer comme une source de progrès ou un véritable moteur de développement de la région environnante, la présence de ce plan d’eau s’est transformée, à cause des pressions d'origine météorologique, écologique mais aussi anthropique, en une source de nuisances et risques urbains menaçant la santé et vie de la population. La relation actuelle entre le lac et le quartier « Sidi Hssine » en particulier, implanté sur ses abords est devenue conflictuelle et nécessite une intervention urbaine urgente, inclusive et durable. Cet article examine brièvement les enjeux majeurs et défis urbains actuels de la région et la complexité du lien entre les deux milieux, naturel et urbain.