Mauvais Mercredi et Vendredi saint: Conflits politiques urbains et temps liturgique dans les Pays-Bas du Moyen Âge tardif
Mauvais Mercredi et Vendredi saint: Conflits politiques urbains et temps liturgique dans les Pays-Bas du Moyen Âge tardifCet article examine la manière dont les groupes sociaux représentaient les conflits politiques dans les Pays-Bas de la fin du Moyen Âge, en étudiant non seulement comment l’on se...
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Veröffentlicht in: | Annales : histoire, sciences sociales (French ed.) sciences sociales (French ed.), 2021-01, Vol.75 (2), p.249-282 |
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Hauptverfasser: | , |
Format: | Artikel |
Sprache: | eng ; fre |
Schlagworte: | |
Online-Zugang: | Volltext |
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Zusammenfassung: | Mauvais Mercredi et Vendredi saint: Conflits politiques urbains et temps liturgique dans les Pays-Bas du Moyen Âge tardifCet article examine la manière dont les groupes sociaux représentaient les conflits politiques dans les Pays-Bas de la fin du Moyen Âge, en étudiant non seulement comment l’on se souvenait de ces événements, mais aussi comment ils pouvaient être recyclés et manipulés. Il a déjà été démontré que la politique de la fin du Moyen Âge devait être générationnelle, les personnes impliquées dans les révoltes conservant activement la mémoire des luttes de leurs prédécesseurs. Cette étude soutient cependant que les formes de ces mémoires cycliques des révoltes passées ont été façonnées par la matrice sociale et religieuse fondamentale qu’était le temps liturgique chrétien et qui se reflétait dans des noms aussi parlants que « Vendredi saint » ou « Mauvais Mercredi», donnés par les artisans urbains à leurs soulèvements. Cette pratique consistant à se souvenir des conflits politiques par l’utilisation des jours de la semaine, qui semble être une allusion au cycle de la Passion, est fréquemment attestée, en particulier dans la Flandre du xive siècle. L’étude de cet usage, ainsi que celle de la représentation et de l’utilisation de symboles liturgiques dans ces révoltes, montrent que les citoyens du Moyen Âge tardif n’étaient pas de simples récepteurs passifs des catégorisations ecclésiastiques du temps imposées d’en haut ; ils réinterprétaient activement les éléments chronologiques en façonnant et en modifiant la représentation des événements, politiques ou autres, en fonction des publics. Ainsi, les différentes manières de nommer les événements politiques importants témoignent de la façon dont les groupes sociaux ont forgé une représentation des passés communs au sein d’un « temps social » pertinent pour leur identité de groupe, même si ces discours étaient basés sur une conception chrétienne largement partagée du temps historique influencée par la pratique liturgique collective. |
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ISSN: | 0395-2649 1953-8146 |
DOI: | 10.1017/ahss.2020.127 |