Étude du blended learning au sein de la gouvernance universitaire espagnole: technocratie numérique contre connaissance scientifique

INTRODUCTION. Cet article a pour objectif d'analyser, à partir d'une perspective comparée, la direction institutionnelle que prend le blended learning dans le cadre des universités. MÉTHODE. À partir d'une enquête sur la perception des enseignants des aides institutionnelles qu'ils reçoivent lors de la mise en oeuvre de la méthodologie d'apprentissage hybride, nous avons voulu approfondir sur les détails du développement virtuel de l'enseignement supérieur. Pour cela, la méthode choisie a été mixte. D'une part, nous avons procédé à une analyse statistique descriptive et inférentielle, sur la base des données obtenues grâce à un questionnaire transmis aux enseignants de 25 universités espagnoles. D'autre part, nous avons utilisé l'étude de cas afin générer des connaissances quant à la politique institutionnelle, à partir de l'analyse herméneutique interprétative d'un campus virtuel, qui a servi de référence en la matière. RÉSULTATS. Les résultats ont démontré que la gouvernance des universités est soumise à des paramètres d'une technocratie numérique plus proches de la formation produite sur les organisations de marché que des politiques de connaissance, à partir desquelles est créée la modalité d'apprentissage hybride. De même, un scénario de virtualisation universitaire se dessine, dans laquelle le corps enseignant n'est pas forcément présent et dont aucune valeur supplémentaire n'est accordée à leur tâche. Dans la même lignée, les résultats indiquent que les enseignants ne peuvent compter ni sur les institutions ni sur la communauté universitaire pour se soucier de mettre en oeuvre une méthodologie hybride pour leurs programmes universitaires. DISCUSSION. Cette étude nous conduit à réfléchir à la nature sous-jacente de l'extension des politiques de virtualisation de l'enseignement universitaire.