Du sujet de droit à l'hyper-sujet du droit : Une analyse anthropologique comparée du droit des entités de la nature en Bolivie et en Équateur

Ces dernières années, une intuition remarquable a eu un retentissement important : le droit serait capable d’accueillir des visions du monde, des cosmologies autres que naturalistes, c’est-à-dire autres que celles qui voient le monde fait de discontinuités entre humains et non humains, entre humains...

Ausführliche Beschreibung

Gespeichert in:
Bibliographische Detailangaben
Veröffentlicht in:Revue juridique de l'environnement 2018-01, Vol.43 (HS), p.71
Hauptverfasser: LANDIVAR, Diego, RAMILLIEN, Émilie
Format: Artikel
Sprache:fre
Schlagworte:
Online-Zugang:Volltext
Tags: Tag hinzufügen
Keine Tags, Fügen Sie den ersten Tag hinzu!
Beschreibung
Zusammenfassung:Ces dernières années, une intuition remarquable a eu un retentissement important : le droit serait capable d’accueillir des visions du monde, des cosmologies autres que naturalistes, c’est-à-dire autres que celles qui voient le monde fait de discontinuités entre humains et non humains, entre humains et entités de la nature. La plasticité de la personnalité juridique, les fictions et opérations que le droit promeut permettraient non seulement d’accueillir des entités non humaines en tant que sujets de droit, mais aussi de proposer de nouvelles régulations face à la crise écologique. Cet « animisme juridique » revêt pourtant diverses formes qu’il faut savoir mettre en tension pour bien comprendre la portée des reconfigurations ontologiques en jeu. Cet article opère cette mise en tension en comparant, grâce à une analyse anthropologique, les cas de l’Équateur et de la Bolivie afin de montrer qu’il y a au moins deux manières de penser ces types d’excursions juridiques. La première – celle de l’Équateur – montre un animisme juridique fonctionnant comme une jonction entre des conceptions traditionnelles/autochtones de la nature et des opérations techniques/modernes du droit, débouchant alors sur un droit de la nature technique, opérationnel et atomisé. La deuxième – celle de la Bolivie – bien qu’elle soit moins techniquement opérationnelle, instaure un hyper-sujet, la Pachamama, qui fonctionne comme architecture de diplomatie cosmologique, instaurant un tiers garant sacré et dessinant de nouveaux territoires d’inaliénabilité. Over the past few years, a remarkable intuition has led to important repercussions: the law might be capable of opening itself up to world views, to non-naturalist cosmologies – i.e. cosmologies that do not see the world through the lens of discontinuities between humans and non-humans, between humans and natural entities. The plasticity of legal personality and the fictions and operations which law bring about may not only be open to other, non-human, entities as subjects of law, but also be able to propose new regulations in the face of the ecological crisis. This 'legal animism' takes on different forms that it is important to compare and contrast in order to understand the impact of the ontological reconfigurations at stake. This article strives to do this by comparing the cases of Ecuador and Bolivia using anthropological analysis, in order to show that there are at least two ways of thinking these types of extensions of the law. The f
ISSN:0397-0299
2430-2848