Rhétorique et poétique chez Quintilien: À propos de l'apostrophe

By inserting the otherwise unobtrusive narrator into the narrative, the effect of the Virgilian examples is to collapse the distinction between narration and narrative. Since Quintilian does not have this means of linguistic analysis at his disposal, he defines apostrophe as a figure of speech by br...

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Veröffentlicht in:Rhetorica 2006-04, Vol.24 (2), p.163
1. Verfasser: D'Espèrey, Sylvie Franchet
Format: Artikel
Sprache:fre
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Beschreibung
Zusammenfassung:By inserting the otherwise unobtrusive narrator into the narrative, the effect of the Virgilian examples is to collapse the distinction between narration and narrative. Since Quintilian does not have this means of linguistic analysis at his disposal, he defines apostrophe as a figure of speech by bringing it into relation with other figures that also produce an effect of rupture at the level of narration, and he uses other oppositions that offer an imperfect treatment of the problem. C'est en tout cas ce qu'affirmé Aristote en disant qu'Homère n'intervient pas dans son oeuvre.2 Il y a certes quelques apostrophes dans l'Iliade et l'Odyssée,3 mais le phénomène s'amplifie dans l'épopée hellénistique et surtout latine.4 Ce développement va de pair avec la modification de la narration épique à partir de Virgile, dont le style "subjectif" a bien été mis en lumière depuis R. Heinze et B. Otis.5 L'apostrophe du poète aux personnages dépasse toutefois le cadre de la narratologie et l'opposition classique entre "récit" et "discours:"6 l'intrusion d'un "tu" autre que le narrataire fait qu'on quitte le récit proprement dit pour autre chose. Dans la Rhétorique à Herennius Cornificius mentionne la figure de l'exclamatio, qui est pour lui une figure de mots (uerborum exornationes), et les trois exemples qu'il donne montrent qu'il en fait l'équivalent exact de l'apostrophe.7 Cicéron ne mentionne pas l'apostrophe et fait figurer l'exclamatio dans l'enumeration des figures de mots.8 Et surtout Cicéron ne donne aucun exemple.9 Rutilius Lupus mentionne la métabase, à laquelle il donne deux valeurs, dont l'une, illustrée par un exemple de Myron, est proche de l'apostrophe.10 Quant à Cécilius de Calé Acte, qui est une source importante de Quintilien," on peut être assuré qu'il traitait de l'apostrophe si l'on se réfère aux rhéteurs Tibérios et Phoebammon.12 Si donc, du point de vue théorique, Quintilien est l'héritier de plusieurs traditions bien formalisées, le plus intéressant pour la question qui nous occupe est qu'il tire souvent ses exemples de Virgile: tel est le cas pour l'un des développements consacrés à l'apostrophe, où apparaissent une citation des Géorgiques et deux de l'Enéide. Souvenons-nous cependant que l'orateur ne doit pas suivre en tout les poètes ni pour la liberté dans le choix des mots, ni pour la licence des figures; que ce genre , qui est conçu pour l'exhibition (genus ostentationi comparatum) et qui en outre ne vise qu'au plaisir (solam pe
ISSN:0734-8584
1533-8541
DOI:10.1525/rh.2006.24.2.163