Le P. Castel et l'ethos du mathématicien

Laissés a des Ecrivains moins riches que vous en pensée le soin de barbouiller leur papier des couleurs empruntées de la Rhétorique.1 Louis-Bertrand Castel doit aujourd'hui sa renommée à son «clavecin oculaire» mais ses centres d'intérêt sont, en réalité, bien plus nombreux et diversifiés, allant de l'histoire naturelle à la géographie, en passant par la politique et l'esthétique littéraire.2 Mû par une volonté constante de populariser les sciences et les arts, ce professeur estimé de physique et de mathématiques au Lycée Louis-le-Grand est aussi l'auteur d'une série d'ouvrages écrits pour un public non spécialisé, dont une Mathématique universelle publiée en 1728.3 Au tournant du XVIIIe siècle, les mathématiques sont concurrencées par des sciences plus attrayantes, comme la physique que Fontenelle a brillamment mise au goût du jour dans ses Entretiens sur la pluralité des monde, une uvre rééditée de nombreuses fois depuis sa parution en 1686.