Sergueï Eisenstein : l'acteur manquant1

In opposition to Meyerhold, Eisenstein articulated at the outset of his career a theory of expressivity which considered aspects of a film's production prior to its shooting, such as foreshortening and bringing new life to the scenic space. Seize ans et quatre films et demi plus tard, il répète : [...] dans les questions strictement limitées à la composition, nous verrons que l'homme et l'interaction entre geste et intonation, quand ils sont générés par une même émotion, se révèlent une fois de plus le modèle idoine pour déterminer les structures audio-visuelles qui procèdent de manière absolument identique de la même image initiale (1976a, p. 254; 1991a, p. 328). Selon les propres termes d'Eisenstein, nous sommes face à une mise en geste du motif thématique, c'est-à-dire une « transposition en mouvement comme construction du geste et des dislocations possibles de l'acteur» (1986a, p. 187) et à une mise en jeu, c'est-à-dire «transposition du jeu des motifs en actions réelles» (1986a, p. 184) et donc une organisation de ces éléments en une mise en scène, comprise comme «geste qui [explose] en une course à travers l'espace» (1985b, p. 25). Sur le masque comme dimension sociale du visage humain, voir dans une optique cognitiviste, E.H. Gombrich, «The Mask and the Face: The Perception of Physiognomie Likeness in Life and in Art », The Image and the Eye (Oxford : Phaidon, 1 982).