Narco-satanisation et corps en morceaux au Mexique: La Santa Muerte/Yemayá au cœur de la guerre des images
Alors que la société mexicaine est frappée par la recrudescence de la violence imputée au trafic de drogue, la dévotion à la Santa Muerte, soupçonnée de fomenter des crimes rituels et accusée de « narcosatanisme », subit une virulente campagne d’accusations dans les médias. Dans le même temps, l’Égl...
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Veröffentlicht in: | Cahiers d'études africaines 2018-01, Vol.3/4 (231/232), p.817 |
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1. Verfasser: | |
Format: | Artikel |
Sprache: | fre |
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Online-Zugang: | Volltext |
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Zusammenfassung: | Alors que la société mexicaine est frappée par la recrudescence de la violence imputée au trafic de drogue, la dévotion à la Santa Muerte, soupçonnée de fomenter des crimes rituels et accusée de « narcosatanisme », subit une virulente campagne d’accusations dans les médias. Dans le même temps, l’Église catholique brandit le spectre du retour aux sacrifices humains préhispaniques et autorise les exorcismes publics collectifs, tandis que de nombreux intellectuels érigent la Santa Muerte en symbole de résistance des classes populaires face à la corruption, à la crise, aux abus de pouvoir de l’État et à son impunité. À partir d’une enquête ethnographique menée dans le port de Veracruz, où la Santa Muerte possède un double incarné inspiré de l’oricha Yemayá, cet article tente d’analyser la dialectique de la violence et de la contre-violence symbolique qui se joue, à travers cette dévotion, dans une surenchère banalisée d’exposition des corps (corps mutilés, corps possédés, corps tatoués, travestis, et squelettes qui prennent chair). Cet article interroge également le risque, pour le chercheur, d’être pris dans, et d’être donc partie prenante des débats idéologiques qui saturent ce terrain et contribuent aujourd’hui à la criminalisation des plus démunis. |
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ISSN: | 0008-0055 1777-5353 |