Le discours de la <<nouvelle sensibilite conservatrice>> au Quebec

La thèse affirmant que le multiculturalisme brime les intérêts du peuple québécois et de son affirmation nationale est bien documentée. Au Québec, la critique du multiculturalisme canadien est née dans un contexte bien particulier, celui de la Révolution tranquille et de l'affirmation d'un...

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Veröffentlicht in:Canadian ethnic studies 2008-03, Vol.40 (1), p.79
1. Verfasser: Belkhodja, Chedly
Format: Artikel
Sprache:eng ; fre
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Zusammenfassung:La thèse affirmant que le multiculturalisme brime les intérêts du peuple québécois et de son affirmation nationale est bien documentée. Au Québec, la critique du multiculturalisme canadien est née dans un contexte bien particulier, celui de la Révolution tranquille et de l'affirmation d'une personnalité québécoise sous le gouvernement de Jean Lesage. Après une longue absence des affaires nationales, le Québec post-duplessiste reprend sa place au sein de la fédération canadienne et exige sa part des pouvoirs constitutionnels. Le principe de la dualité institutionnelle et linguistique guide l'action du gouvernement québécois, logique qui remonte aux pactes constitutionnels de 1774 (Acte de Québec) et 1791 (Acte constitutionnel). Il est important de rappeler ici que la nouvelle société québécoise va prendre ses distances par rapport à une tradition canadienne -française conservatrice et nationale, isolée et farouchement critique de la modernité libérale (Moniere 1977) et qui remonte au début du XXe siècle. Au début des années soixante, le Québec souhaite également se distinguer de la politique fédérale par la mise en place d'un vaste programme de réformes provinciales (Behiels 1985). Durant les années quatre-vingt, par la présence plus importante des communautés immigrantes, le Québec va définir sa propre politique du pluralisme, soit l'interculturalisme (Lab elle 2008; Lab elle et Rocher 2006; Gagnon 2000). Cette politique vise deux choses : le respect de la diversité ethnique et la possibilité de partager une identité commune. Dans Le mal canadien, André Burelle considère que le multiculturalisme à la Trudeau ne peut fonctionner, car en reniant la spécificité culturelle, c'est-à-dire en plaçant toutes les cultures sur un pied d'égalité, le Canada «pratique une fausse ouverture aux autres et promet à l'immigrant une marchandise qu'il ne pourra livrer» (1995, 80). En fait le Canada ne peut admettre l'existence d'une culture dominante, avec ses principales valeurs et ses normes car il lui faudrait en admettre deux, soit la francophone et l'anglophone. Il y a donc une rupture de la thèse du pacte entre les deux nations fondatrices et la proclamation du nationalisme civique bilingue et multiculturel. Ainsi, le Québec a proposé un autre contrat entre la société d'accueil et le nouvel arrivant, où l'immigrant s'engage à s'ouvrir à la langue et à la culture dominante, le modèle de l'interculturalisme qui défend le principe du pluralisme québécois. Certaines résista
ISSN:0008-3496
1913-8253