Influence du fond génétique des souches de Staphylococcus aureus lors de l’étude de leur virulence sur le modèle Galleria mellonella

Devant l’importance des infections à Staphylococcus aureus en pathologie humaine, il est essentiel de mieux comprendre les mécanismes impliqués dans la virulence. L’impact du fond génétique des souches de S. aureus pour l’étude de la virulence reste à éclaircir. De même le choix du modèle in vivo reste délicat car il existe des controverses à propos du choix de l’animal d’expérience pour l’étude de la virulence de S. aureus. La larve de la fausse teigne de la cire Galleria mellonella est un modèle récent de screening pour l’étude de la virulence. Dans cette perspective, l’objectif de notre étude était d’étudier l’influence du fond génétique des souches de S. aureus sur la virulence dans le modèle Galleria mellonella. La caractérisation des clones de 46 souches de S. aureus sensibles et résistantes à la méticilline (SASM et SARM) isolées de bactériémies a été réalisée par MLST (multilocus sequence typing) et par typage spa. Vingt souches de différents séquence types (ST) : 8 ST8 (4 SASM et 4 SARM), 8 ST5 (4 SASM et 4 SARM) et 4 SASM ST398 ont été sélectionnées et caractérisées : typage agr, cassette SCCmec, recherche de facteurs de virulence. L’impact du fond génétique de ces 20 souches a été étudié in vivo dans le modèle Galleria mellonella. Les larves infectées par différents inocula (104UFC/mL, 105UFC/mL, 106UFC/mL) ont été suivies sur 6jours. L’inoculum à 106UFC/mL a été retenu pour comparer la virulence des souches. Chez les SASM, le clone ST8 était le plus virulent. La différence de virulence était significative par rapport au S. aureus du clone ST5 (p=0,0026) qui était moins virulent. Le clone ST398 avait une virulence intermédiaire. Chez les SARM, le clone ST8 avait une virulence supérieure, comparé au clone ST5 mais la différence de virulence n’était pas significative. Notre étude met en évidence l’impact du fond génétique des isolats de S. aureus sur leur virulence dans le modèle Galleria mellonella. Elle démontre l’importance de connaître le fond génétique des souches de S. aureus utilisées dans l’étude de la virulence. Cette étude doit être confirmée sur des modèles plus évolués comme la pneumonie de la souris ou l’endocardite chez le rat ou le lapin.