Quête d'autonomie en littérature africaine. La carrière littéraire et intellectuelle de Mongo Beti après la „censure officieuse" du Pauvre Christ de Bomba par Mgr René Graffin

Dans son article intitulé Le Pauvre Christ de Bomba expliqué!... paru dans la revue Peuples noirs/Peuples africains, n°19 (janvier-février 1981), Mongo Beti releve qu'en 1956 Le Pauvre Christ de Bomba avait été l'objet d'une censure officieuse a l'initiative de Mgr René Graffin. Le tout premier archeveque de Yaoundé (Cameroun) avait alors menacé l'unique importateur libanais de livres et de matériel scolaire de la ville de cesser de lui adresser les commandes de fournitures des écoles catholiques de son vaste diocese s'il ne renonçait pas a commercialiser le roman sus-indiqué, que le prélat considérait comme un fatras de calomnies communistes ?. Au regard de la riche carriere littéraire et intellectuelle de Mongo Beti, l'hypothese que l'on peut etre amené a formuler est que cet écrivain a su déjouer cette premiere manœuvre et toutes celles qui ont suivi pour parvenir a une certaine autonomie dans sa carriere littéraire et intellectuelle. Des lors, la question qui se pose est de savoir comment l'écrivain s'y est pris. Quelle est, a posteriori, la stratégie qu'il a mise en oeuvre ? La présente communication essaiera de répondre a ces questions apres avoir rappelé les causes lointaines et immédiates de la censure du Pauvre Christ de Bomba et démonté le mécanisme de la stratégie de cette censure.