Introduction. Dislocating labour: anthropological reconfigurations

In the introduction to this volume on ‘dislocating labour’ we seek to lay the ground for an anthropology of labour that extends beyond the industrial heartlands from which the concept emerged. Remaining aware of the analytical purchase of the focus on the labour/capital relation, we argue that the ethnographic exploration of this relation allows us to extend the reach of the labour concept. It also allows us to explore the diverse ways in which labour relations are experienced beyond the confines of the economic, bringing kinship, personhood, affect, politics, and sociality firmly back into the frame of capitalist value creation. We draw on the notion of dislocation to extend the repertoire of labour analysis beyond that of dispossession and/or disorganization. By dislocation we refer to the unevenness of transnational capitalism's unfolding and the ways in which both places and persons are reconfigured by the movements of capital. Dislocation thus refers to the spatial movements of refugees and migrant workers, but also to other senses of disruption, such as the sentiment of feeling out of place, or of losing your bearings as things move and change around you. Abstrait Introduction : le travail disloqué : reconfigurations anthropologiques Résumé Dans l'introduction au présent dossier consacré au « travail disloqué », les auteurs tentent de jeter les bases d'une anthropologie du travail dépassant le noyau industriel qui a donné naissance au concept. Demeurant conscients de l'avantage analytique qu'offre une focale placée sur la relation capital‐travail, l'exploration ethnographique de celle‐ci leur permet d’étendre la portée du concept de travail. Elle leur permet également d'explorer les diverses manières dont les relations de travail sont vécues, au‐delà des confins de l’économie, en replaçant délibérément la parenté, la personne, l'affect, la politique et la vie sociale dans le cadre de la création de valeur capitaliste. Ils profitent de la notion de dislocation pour étendre le répertoire des analyses du travail au‐delà de la dépossession ou de la désorganisation. Par dislocation, ils envisagent les disparités du déploiement du capitalisme transnational et les manières dont les mouvements des capitaux reconfigurent lieux et personnes. La dislocation évoque donc les mouvements dans l'espace des réfugiés et des travailleurs migrants, mais aussi d'autres ruptures vécues telles que le sentiment de ne pas être à sa place ou de perdre ses repères tandis que l