Georges Perros: Fragments de la vie ordinaire

D'une part, pour le colloque "Georges Perros, le contrebandier de la littérature" qui eut lieu en septembre 2005 à Cerisy-la-Salle, sous la direction de Thierry Gillyboeuf et de Frédéric Poulot, et dont nous publions plusieurs articles demeurés iné- dits. Bien que Perros n'ait publié, en tout et pour tout, que cinq livres de son vivant, il incarne une voix unique et essentielle de la littérature, encore trop négligée de nos jours.Écrivain du fragment, il n'eut de cesse de consigner ses notes dans les marges d'un livre impossible qui abolirait la distance entre la vie et l'homme. Les études ici réunies se proposent de faire ressortir la composition subtile de cette oeuvre placée sous le signe de la multiplicitéet du fragment, et d'esquisser sa progression en identifiant le rythme de la parole perrosienne. C'est peut-être une erreur, mais cette formule est plus près de ma nature, de mon goût pour l'inachevé, bien dit, que ces essais élaborés où il faut maintenir une apparence de rigueur aux dépens de la véritéinterne.2 Pour Cioran comme pour Perros, la pensée fragmentaire est plus qu'un mode d'écriture: c'est comme une seconde peau, un mode d'expression "naturel," une partie de leur être. Pour reprendre l'image de jeux de mots brillants ou de la surprise, l'art de la pointe), mais diffèrent suffisamment pour qu'on les aborde l'une après l'autre. Ces énoncés "entre aphorisme et conversation" (Pierre Pachet) qui posent aussi la question de "l'écriture de soi" (Marie-Hélène Gauthier) et celle du "fragment bartlebyen" (Thierry Gillyboeuf) placent cette...