DES CORPS FÉMININS AUX AFAT: Afrique du Nord 1943-1944

De quelques ralliées aux FFL en 1940, le nombre des Françaises servant sous l'uniforme passe à 3 000 en Italie, puis 14 000 à la fin des hostilités. L'armée française est alors la seule armée alliée à employer des femmes à proximité des lignes, non sans pertes. Si à Londres, il s'agit de regrouper les volontaires dans une structure comparable à celle des auxiliaires britanniques, en revanche, en Afrique du Nord, le recours systématique à la main-d'œuvre féminine devient le seul moyen de répondre aux besoins des forces expéditionnaires. Deux conceptions s'opposent alors: l'organisation par corps, expérimentée « sur le tas » et adoptée par le commandement en AFN et en Italie ou l'organisation centralisée, calquée sur le système anglo-saxon et qui semble avoir la faveur des politiques à Alger. Les années 1943-1944 sont ainsi marquées par le foisonnement des « corps féminins » sur fond de controverse entre tenants de la féminisation et tenants de la « gémination ». From the time in 1940 when they first rallied to the Free French, the number of women serving in the French Army never ceased to increase: 3,000 at the time of the Italian campaign, 14,000 at the end of the war. In London, it was just a question of enrolling them like the British ATS girls. But in French North Africa, enrolling the women was the only way to meet the needs of the rearmed units of the expeditionary corps. In fact, there were two opposing approaches to the problem: an organization of several women's corps, tested « on the job » and adopted by the Higher Command in North Africa and Italy, or a centralized organization modelled on the Allied systems, known to be the preference of politicians in Algiers. The years 1943-1944 are marked by an abundance of specialized women's corps, with a heated debate between partisans of « feminization » and champions of « gemination ».