VOIX ET ILLIMITÉ DANS "L'INNOMMABLE"

Afin de concevoir une approche unifiant les diverses manifestations de la voix, il paraît utile d'intégrer l'apport de la psychanalyse lacanienne; moins dans son élaboration structuraliste que dans le concept du pastout ou de l'illimité. Celuici met en évidence l'échec des Touts limités, confirmant le statut du sujet beckettien comme n'étant pas 'né.' Par conséquent, la voix - qui relève du hors sens - devient envahissante. Tourmenté par la voix, le sujet cherche en vain à la faire taire en parlant à son tour ou en essayant de la mettre à distance. Cependant, même le silence est voix, puisque celle-ci est, au fond, de l'ordre d'une continuité inentamée qui n'offre aucune échappatoire. In order to conceive an approach that unifies the diverse manifestations of the voice, it seems useful to integrate the findings of Lacanian psychoanalysis; less in its structuralist elaboration than in the concept of the pastout or the unlimited. The latter reveals the failure of limited Wholes, confirming the status of the Beckettian subject as 'not born.' Consequently, the voice - which escapes meaning - becomes invasive. Tormented by the voice, the subject seeks in vain to silence it by speaking or trying to set it at a distance. However even silence is voice, since the latter is fundamentally of a continuous nature and offers no escape.