La nécessité de distinguer le jugement et le choix subjectif dans les neurosciences cognitives de la morale

Les neurosciences cognitives ont permis d’importantes avancées dans la compréhension des fondements biologiques de notre moralité. Mais la dissociation qui existe souvent entre les actions et les jugements moraux qui les précèdent reste inexplorée. Des indices font penser que le jugement moral serai...

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Veröffentlicht in:M.S. Médecine sciences 2011-10, Vol.27 (10), p.889-894
1. Verfasser: Tassy, Sébastien
Format: Artikel
Sprache:fre
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Beschreibung
Zusammenfassung:Les neurosciences cognitives ont permis d’importantes avancées dans la compréhension des fondements biologiques de notre moralité. Mais la dissociation qui existe souvent entre les actions et les jugements moraux qui les précèdent reste inexplorée. Des indices font penser que le jugement moral serait différent du choix comportemental parce qu’il n’implique pas de conséquences personnelles directes. Les protocoles souvent utilisés qui reposent sur des dilemmes moraux devraient donc être distingués selon que les questions portent sur un jugement objectif sans conséquences : « est-il acceptable de ? » ou un choix comportemental avec conséquences personnelles potentielles : « accepteriez-vous de ? ». En effet, ce changement de référentiel impliquerait des processus cognitifs différents et pourrait donc constituer un paramètre essentiel de l’étude de notre moralité. Recently, cognitive neuroscience has shed new light on our understanding of the neural underpinning of humans’ morality. These findings allow for a fundamental questioning and rethinking of the alleged dichotomy between reason and emotion, that has profoundly shaped both moral philosophy and moral psychology. Functional neuroimaging and neuropsychology studies have provided strong arguments favoring a dynamic and interdependent interaction between rational and emotional processes in the brain. Yet another fundamental issue remains largely unexplored: the dissociation between certain behaviours and the moral judgments that seem to precede them. The importance of this dissociation was highlighted in a study of psychopathic patients during which they preserved their moral judgments while frequently engaging in completely non moral behaviour. Such dissociation could result from the cognitive difference between an objective moral judgement with no personal consequence, and a subjective behavioural choice that has effective or potential personal consequences. Consequently, the results of moral dilemma experiments would differ widely depending whether they explore objective or subjective moral evaluations. That these evaluations involve two distinct neural processes should be taken into account when exploring the neural bases of human morality.
ISSN:0767-0974
1958-5381
DOI:10.1051/medsci/20112710018