Afrae aures de correptione uocalium uel productione non iudicant (De Doctrina Christiana, 4, 10, 24). Les oreilles africaines entendaient-elles les rythmes latins ?

Depuis Cicéron, l’éloquence latine accorde une grande importance aux rythmes du discours, qui ont pour vocation de susciter un plaisir auditif essentiel dans le processus de persuasion. Or, dès l’époque d’Augustin, le parler courant tend à se désolidariser des normes classiques de la langue latine....

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Veröffentlicht in:Revue d'études augustiniennes et patristiques 2010-07, Vol.56 (2), p.229-248
1. Verfasser: Formarier, Marie
Format: Artikel
Sprache:fre
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Beschreibung
Zusammenfassung:Depuis Cicéron, l’éloquence latine accorde une grande importance aux rythmes du discours, qui ont pour vocation de susciter un plaisir auditif essentiel dans le processus de persuasion. Or, dès l’époque d’Augustin, le parler courant tend à se désolidariser des normes classiques de la langue latine. Dès lors, comment le prédicateur parvient-il à associer la musicalité des rythmes latins et le souci constant d’une communication effi cace, accessible à tous ? Mettant en perspective le De Doctrina Christiana et le De Musica, il s’agit de replacer le fameux passage sur les Afrae aures dans son contexte linguistique et culturel, et d’en évaluer les enjeux rhétoriques et prosodiques. On s’attache donc, dans cette étude, à identifier les typologies socioculturelles établies par Augustin en fonction des différentes catégories de perception rythmique, plus précisément les processus cognitifs et émotionnels qui permettent au public sans instruction d’être charmé par les rythmes latins ; il s’agit enfin, à travers l’analyse de quelques exemples concrets, de mesurer à quel point l’expérience acoustique suscite des modifications profondes dans l’exécution de ces rythmes. According to Cicero’s principles, Latin orators paid much attention to rhythms, which charm the hearers and take part to persuasion. However, in Augustine’s times, many people used to talk without referring to classical linguistic rules. Consequently, how did Augustine manage to create musicality thanks to Latin rhythms and, at the same time, to communicate efficiently and to be understood by everybody? In this paper, I connect the De Doctrina Christiana and the De Musica. I study Augustine’s statement about the Afrae aures in its linguistic and cultural context, particularly its rhetorical and prosodic meaning. Thus, I identify the socio-cultural typologies which Augustine established according to the different categories of rhythmic perception, more precisely the cognitive and emotional process through which illiterate hearers were pleased by Latin rhythms. Finally, I analyse some examples in order to understand how acoustic experience provoked significant modifications in rhythmic practice.
ISSN:1768-9260
2428-3606
DOI:10.1484/J.REA.5.101062