Impact des nouvelles stratégies dˈutilisation des antibiotiques en réanimation

Chez près de 50 % des patients en réanimation avec infections sévères, le choix empirique des antibiotiques est en fait inapproprié aux germes retrouvés. Les prescriptions dˈantibiotiques inadaptées ou inutiles seraient responsables de lˈémergence de bactéries résistantes. Ce problème grave pourrait être mieux contrôlé grâce à l’optimisation des prescriptions prophylactiques, empiriques et thérapeutiques des agents antimicrobiens. Tout choix devrait tenir compte de lˈeffet thérapeutique, de la conséquence économique, et de lˈeffet sur lˈécosystème de chaque antibiotique. Les nouvelles stratégies d’antibiothérapie associent les réflexions d’expérience multidisciplinaire à la fois de pharmaciens, de bactériologistes, d’infectiologues et de réanimateurs. Dans le cadre des infections en réanimation les plus fréquemment responsables dˈantibiothérapie inadaptée : les pneumopathies nosocomiales, il semble avant tout primordial de suivre correctement les procédures diagnostiques dont le bénéfice en terme de bon choix dˈagents anti-infectieux a été démontré. Utiliser une aide décisionnelle, limiter une classe dˈantibiotique, limiter la durée du traitement, établir une rotation des antibiotiques peuvent aussi effectivement apporter une garantie dˈun meilleur choix dˈantibiotiques. En tout cas, accepter de changer ses habitudes, se maintenir au courant des avis dˈexperts, établir un protocole réfléchi, lˈécrire, et sˈy tenir semblent être les ingrédients indispensables dˈune recette miracle ! Prescrire un antibiotique selon l’analyse de lˈécologie du moment ; utiliser des protocoles d’hygiène optimisant le contrôle des infections ; reconnaître et isoler les patients colonisés ou infectés par des bactéries multi-résistantes ; limiter les prescriptions inutiles (empiriques, prophylactiques, thérapeutiques) ; considérer que l’utilisation d’une stratégie de prescription d’antibiotiques peut limiter l’émergence de résistance ; considérer que l’utilisation d’un grand choix « hétérogène » d’antibiotiques peut aider à la réalisation de stratégie potentiellement efficace, sont devenus des dogmes en réanimation. During the past 20 years, there has been a striking change in the microbiology of the infections occurring in intensive care units (ICU). The proportion caused by nosocomial pathogens exhibiting multiple antibiotic resistance is regularly increasing. In 50 % of cases of ICU patients with severe infections, the empiric antimicrobial treatment is inadapted. These inadapt