L'« abolition » de la peine capitale en Russie au XVIIIesiècle
Élisabeth Pétrovna est connue pour avoir supprimé la peine de mort pendant son règne et son successeur, Catherine II, pour avoir fustigé le recours à cette sanction. Cette « abolition » est en réalité assez ambivalente, tant dans la pratique judiciaire russe que du point de vue théorique. Certes, El...
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Veröffentlicht in: | Revue historique de droit français et étranger 2009-01, Vol.87 (1), p.41-57 |
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Format: | Artikel |
Sprache: | fre |
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Zusammenfassung: | Élisabeth Pétrovna est connue pour avoir supprimé la peine de mort pendant son règne et son successeur, Catherine II, pour avoir fustigé le recours à cette sanction. Cette « abolition » est en réalité assez ambivalente, tant dans la pratique judiciaire russe que du point de vue théorique. Certes, Elisabeth n'a pas autorisé les exécutions capitales au cours de son règne, mais la peine n'en aurait pas moins été prononcée dans les cas de haute trahison. De plus, en l'absence d'instructions du pouvoir central, les juges ont utilisé des moyens détournés pour éliminer les criminels les plus dangereux. La position de Catherine a été encore beaucoup plus ambiguë. Dans sa célèbre Instruction de 1767, en feignant de recopier littéralement Montesquieu et Beccaria, elle a considérablement tempéré leurs conclusions sur la peine de mort. D'autre part, les exécutions capitales ont été réintroduites sous son règne en matière politique, parfois sur une grande échelle (répression de l'insurrection de Pougatchev). En dépit de toutes ces restrictions, l'abolition du châtiment suprême en Russie a eu une réalité certaine et ensuite, jusqu'au début du XXe siècle, l'Etat russe a continué à se distinguer en recourant très peu à la peine capitale. |
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ISSN: | 0035-3280 |