Nous ne pouvons guère songer à voir s'épanouir chez nous la philologie romane ou germanique comme science indépendante. Werner Söderhjelm et la preuve du contraire

En Finlande, l'enseignement universitaire en langues modernes connut un saut de qualité dans la deuxième moitié des années 1880, aussi bien du point de vue de la recherche que de la formation des professeurs du secondaire. En moins de vingt ans, les études des langues modernes arrivèrent à un niveau international grâce à une communauté de chercheurs regroupée autour de Werner Söderhjelm (1859-1931), professeur extra ordinem de philologie romane dès 1894, professeur titulaire de philologie germanique et romane de 1898 à 1908 et professeur titulaire de philologie romane de 1908 à 1913. Aussi bien Söderhjelm que ses collègues, le romaniste Axel Wallensköld et l'angliciste Uno Lindelöf, furent formés dans les universités allemandes et françaises, auprès des meilleurs spécialistes, notamment Adolf Tobler et Gaston Paris, ce qui leur permit dès le début la constitution d'impressionnants réseaux de contacts et une parfaite intégration dans la communauté internationale des chercheurs. Les disciples de Söderhjelm et de ses collègues, tels le romaniste Arthur Långfors et le germaniste Hugo Suolanti, suivirent le même chemin après une formation initiale à Helsinki. Cet article analyse les multiples rôles de Werner Söderhjelm comme chercheur, enseignant et personnalité de la vie culturelle finlandaise.