'Stay-aways' and the Black Working Class: Evaluating a Strategy

Selon une opinion généralement répandue parmi ceux qui espèrent assister à un changement en Afrique du Sud, si tous les noirs s'abstenaient de travailler, ce serait l'écroulement de la structure tout entière dans ce pays. Dans cet essai, l'auteur propose d'étudier la relation entre les absentéistes et la classe ouvrière noire. L'étude sera divisée en trois parties: 1) bref historique de l'absentéisme entre 1950 et 1951; 2) réapparition de ce phénomène à Soweto; 3) implications de la tactique d'absentéisme employée par la classe ouvrière. Alors que la grève classique se définit comme un arrêt de travail provisoire de la part d'un groupe de salariés pour exposer un grief ou soutenir une revendication, cette étude détermine deux types de grève utilisés depuis la deuxième guerre mondiale par les ouvriers noirs désirant exercer une pression collective. Le premier type se manifeste dans une usine et concerne un différend qui porte sur les rapports entre employeur et employés et qui exprime généralement une revendication propre au lieu de travail. Le deuxième type, l'absentéisme, représente un refus général de travailler; il ne concerne pas généralement un différend propre au lieu de travail mais sert plutôt à exprimer des revendications de nature plus politique et parfois économique. À l'instar de Rosa Luxemburg, l'auteur affirme que ces deux types de grève sont des plus efficaces lorsqu'ils servent d'armes de persuasion et non comme des armes de la révolution sociale. Ainsi, l'absentéisme efficace est évalué non seulement en fonction du nombre de travailleurs qui s'y adonnent mais aussi en fonction de l'effet que produit cette démonstration deforce d'une part sur la classe dominante en amenant celle-ci à se rendre compte de la nécessité des réformes, d'autre part sur la prise de conscience des participants en les amenant à mieux s'organiser et à agir davantage.