Les États Arabes et la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme

Le 10 décembre 2008, la Déclaration universelle des droits de l'homme (DUDH) a fêté ses soixante ans. À cette occasion, il y a lieu de mesurer l'adhésion des États arabes à ce principal instrument de ce qu'on est convenu d'appeler « la Charte internationale des droits de l'homme ». La Déclaration, telle que conçue par ses promoteurs ne devait pas avoir une valeur obligatoire pour les États qui allaient la voter. Elle devait servir simplement d' « idéal commun pour tous les peuples de toutes les nations » . L'évolution historique a montré qu'elle a rapidement dépassé ce rôle pour devenir la base de tous les développements qu'a connus le droit international des droits de l'homme (DIDH) durant les décennies qui ont suivi son vote par l'Assemblée générale des Nations Unies. Aujourd'hui, une grande partie de la doctrine internationaliste s'accorde pour lui reconnaître une valeur coutumière. Mais au sein des États arabes, la Déclaration a suivi un autre chemin moins glorieux : rares sont les États arabes qui la mentionnent dans leurs textes constitutionnels comme l'idéal vers lequel devraient tendre leurs législations internes en matière de droits de l'homme ! Encore plus rares sont les États où l'on constate les premiers balbutiements vers la reconnaissance d'une quelconque valeur juridique à la Déclaration dans leurs ordres juridiques internes.