Josquin des Prés, Nymphes des bois, déploration sur la mort de Johannes Ockeghem : de l'étude des sources à l'analyse

Une analyse de la chanson-motet de Josquin Desprez, Nymphes des bois, ne peut se faire sans une etude prealable des sources, en raison de leur particularité : l'absence de clé sur la portée, remplacée par le placement du bémol à l'armure, indiquant l'emplacement du fa. Une telle pratique est l'occasion de rappeler le système conceptuel, inchangé depuis le Moyen Age, dans lequel s'inscrit la création mélodique du compositeur de la Renaissance, avec son profil specifique déterminé par le mode (ici le mode de Mi). L'analyse peut alors s'établir sur des bases classiques : découpage formel, structure cadentielle, étude motivique. Pour finir, les questions d'inflexion accidentelle sont abordées à partir de quelques points problématiques qui se posent notamment au debut de l'œuvre, sans que puisse être toujours proposée une solution définitive. No analysis of Josquin Desprez motet-chanson Nymphe des bois would be possible without a study of the sources, in view of their peculiarity: the absence of any cleff on the stave, replaced by the position of a flat in the key signature indicating the position of the fa. This usage provides the occasion to remind the conceptual system, unchanged since the Middle Ages, in which the melodic creation of the Renaissance composer fits, with its specific melodic profile, determined by the mode, here the mode of Mi. The analysis can thereafter be founded on classical bases : formal, cadential and melodic structure. As a conclusion, questions of accidental inflection are envisaged, starting from some problematic points in the beginning of the work, without that any decisive solution can be proposed.