Enlacer l’ajnabi. Une histoire politique de la danse de couple à Téhéran, 1920-1950
À travers une lecture de la presse périodique comportant des perspectives religieuses diverses, ainsi que des sources et archives diplomatiques, cet article pose la question de l’émergence de la pratique de danse de couple européenne à Téhéran dans la première moitié du XXᵉ siècle. Notre enquête rév...
Gespeichert in:
Veröffentlicht in: | Clio (Toulouse, France) France), 2017-01 (46), p.111-134 |
---|---|
1. Verfasser: | |
Format: | Artikel |
Sprache: | fre |
Schlagworte: | |
Online-Zugang: | Volltext |
Tags: |
Tag hinzufügen
Keine Tags, Fügen Sie den ersten Tag hinzu!
|
Zusammenfassung: | À travers une lecture de la presse périodique comportant des perspectives religieuses diverses, ainsi que des sources et archives diplomatiques, cet article pose la question de l’émergence de la pratique de danse de couple européenne à Téhéran dans la première moitié du XXᵉ siècle. Notre enquête révèle l’existence d’une anxiété nationaliste autour du problème des relations de genre lié à la présence du corps militaire des Alliés qui ont su infiltrer le milieu urbain et la vie sociale iranienne notamment par la pratique de la danse. Par un examen critique des discours sur la performance du genre incorporée par ces pratiques « modernes » de danse de couple a Téhéran, on observe l’importance des liens établis entre la sociabilité du corps dansant, l’érotisme (shahvat), la nudité, la pratique de la prostitution, et la notion d’une modernité « imitée ». En contextualisant la réception de ces danses vis-à-vis de la scène politique iranienne de l’époque on remarque que chacun de ces éléments a servi à l’élaboration d’un discours nationaliste sur les danses de couple qui seront construites et vues par les contemporains comme complices avec des phénomènes du colonialisme et de l’impérialisme menaçant l’esprit de l’Iran et de l’Islam.
Probing periodicals of various ideological persuasions, diplomatic sources and archival documents, this article investigates the emergence of European partner dancing in central Tehran in the first half of the twentieth century while exposing nationalist gender anxieties arose with the entrance of Allies troops to Tehran’s urban space and social life. Critically examining the social rhetoric surrounding the performance of gender embodied in these “modern” partnered dance practices on the backdrop of the transformations in Iran’s political stage, the article analyzes the connections made between the social dancing body and the notion of (imitated) modernity, eroticism (shahvat), nakedness, and prostitution, which contemporary commentators often framed as complicit agents of colonialism and imperialism that threatened the spirit of both Iran and Islam. |
---|---|
ISSN: | 1252-7017 1777-5299 |