Du malentendu juridique: Le droit face à la mésentente conjugale
Dans cet article, nous nous proposons de décrire la façon dont différentes figures de mécompréhension sont attribuées par des imputations hypothétiques mobilisées au sein et à propos d'une audience de justice de paix. En prenant soin de mettre en avant le matériau empirique – présenté sous form...
Gespeichert in:
Veröffentlicht in: | Civilisations 2016-01, Vol.65 (1 & 2), p.61-80 |
---|---|
Hauptverfasser: | , |
Format: | Artikel |
Sprache: | fre |
Schlagworte: | |
Online-Zugang: | Volltext |
Tags: |
Tag hinzufügen
Keine Tags, Fügen Sie den ersten Tag hinzu!
|
Zusammenfassung: | Dans cet article, nous nous proposons de décrire la façon dont différentes figures de mécompréhension sont attribuées par des imputations hypothétiques mobilisées au sein et à propos d'une audience de justice de paix. En prenant soin de mettre en avant le matériau empirique – présenté sous forme de « scènes » – et en n'oubliant pas d'inclure la position occupée par le chercheur dans la réflexion, notre objectif est de montrer que, loin de constituer des obstacles nécessitant d'être levés, les imputations de malentendu, de méprise et de mensonge sont des ressources discursives employées aussi bien dans le contexte de la mésentente conjugale, que dans ceux du processus décisionnel juridique et de l'interprétation scientifique « ex situ ». A l'encontre de l'idée que le droit serait, en pratique ou en théorie, largement incompatible avec le malentendu, nous affirmons que ce dernier constitue toujours une clé d'interprétation possible d'une mésentente persistante et que, bien plus que sa levée ou sa prévention, c'est son déplacement, sa reconfiguration ou son ajournement qu'il faut envisager dans l'exercice du droit.
This paper describes different figures of misunderstandings and hypothetical imputations made by the actors of a judicial hearing (Belgian Justice of the Peace Court). In doing so, we aim to demonstrate that far from being obstacles that should be cleared up, the imputations of misunderstandings, errors and lies constitute primary discursive means which are continuously at work: here in conjugal dispute, judicial decisional process but also in any scientific effort of "ex situ" interpretation. Against the idea that law – in practice or in theory – is at odds with misunderstanding, we conceive the latter as being always a key interpretation for any persisting disagreement. Therefore, law and its application have to be thought as allowing the displacement, reconfiguration or postponement of misunderstandings rather than their avoidance or resolution. |
---|---|
ISSN: | 0009-8140 2032-0442 |