Changement institutionnel vs durabilité autoritaire: La trajectoire algérienne en perspective comparée

Si l'étude des régimes autoritaires connaît depuis quelques années un regain d'intérêt considérable, l'examen du problème du changement institutionnel dans le cadre de la durabilité autoritaire demeure une énigme peu ou prou étudiée. Le présent article entend étudier ce problème dans...

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Veröffentlicht in:Cahiers d'études africaines 2015-01, Vol.55 (220), p.649-685
1. Verfasser: Hachemaoui, Mohammed
Format: Artikel
Sprache:fre
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Beschreibung
Zusammenfassung:Si l'étude des régimes autoritaires connaît depuis quelques années un regain d'intérêt considérable, l'examen du problème du changement institutionnel dans le cadre de la durabilité autoritaire demeure une énigme peu ou prou étudiée. Le présent article entend étudier ce problème dans le cas algérien. L'élection présidentielle d'avril 2014, qui aurait, selon l'interprétation dominante, imprimé la prééminence du raïs sur l'armée et les services de sécurité, constitue à ce titre un analyseur pertinent pour aborder ce puzzle. L'analyse, qui entend saisir les « effets combinés » des institutions et du processus, distingue entre « pouvoir despotique » et « pouvoir infrastructurel », « real politics » et « pseudopolitics ». Partant de ce socle théorique, l'article démontre, à l'inverse de la narration conventionnelle, que la longévité de Bouteflika permet : d'accréditer le récit du « tournant autocratique » du régime pour mieux simuler le simulacre du déclin de la police politique; d'offrir un portefeuille de temps à l'État profond pour lui permettre d'achever la préparation de la « version 4.0 » du prétorianisme algérien; de canaliser, en cas de montée de la contestation, le mécontentement populaire dans le rejet de la figure du raïs afin de mieux préserver les secteurs stratégiques du système que sont l'armée et l'État profond; de vendre l'après-Bouteflika comme étant un « changement de régime ». Le parcours analytique déployé dans ce texte, en repérant la métamorphose souterraine de l'appareil de la police politique, permet d'élucider l'énigme du changement institutionnel dans le cadre de la durabilité autoritaire. If the study of authoritarian regimes enjoyed these recent years a renewed interest in political science, the issue of the institutional change occuring within an authoritarian durability remains less explored. This article intends to study this problem in the Algerian case. The presidential election of April 2014, which would, according to the dominant interpretation, establish the primacy of the raïs over the army and the security services, thus constitutes a relevant analyzer to tackle this puzzle. The analysis, which aims to capture the "combined effects" of institutions and processes, distinguishes between "despotic power" and "infrastructural power", "real politics" and "pseudopolitics". Enshrined in this theoretical framework, the article shows, unlike conventional narration, that the longevity of Bouteflika achieves several objectifs: accred
ISSN:0008-0055