Rétrécissement de la transcendance, diffusion du religieux?
La religion ne disparaît pas du monde moderne : les expériences de transcendance sont une composante universelle de la vie humaine. L'expérience est un flot continu de « petites », « moyennes » et « grandes » transcendances. Cependant les sociétés diffèrent fortement dans leurs manières d'...
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Veröffentlicht in: | Archives de sciences sociales des religions 2014-07, Vol.59 (167), p.31-46 |
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Format: | Artikel |
Sprache: | fre |
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Online-Zugang: | Volltext |
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Zusammenfassung: | La religion ne disparaît pas du monde moderne : les expériences de transcendance sont une composante universelle de la vie humaine. L'expérience est un flot continu de « petites », « moyennes » et « grandes » transcendances. Cependant les sociétés diffèrent fortement dans leurs manières d'« organiser » et de contrôler les expériences subjectives relevant des « petites » transcendances spatiales ou temporelles de la vie quotidienne, des « moyennes » transcendances de la relation aux autres êtres humains et des « grandes » transcendances de la vie et de la mort. On interprète habituellement en terme de sécularisation les conséquences de la différenciation moderne de la structure sociale et notamment la spécialisation institutionnelle de la religion. Je considère qu'il faut plutôt y voir un profond changement de la place de la religion dans la société : une « privatisation » de la religion. On assiste en effet au déplacement des constructions sociales contemporaines des significations religieuses. Il s'effectue des « grandes » transcendances (extra-mondaines) vers les transcendances « moyennes » (politiques et sociales) et vers les « petites » transcendances du solipsisme moderne, dont les thèmes principaux (« réalisation personnelle », autonomie individuelle et expression personnelle) accordent un statut sacré à l'individu. Religion does not disappear from the modern world: experiences of transcendence are a universal component of human life. Experience is a continuous stream of "little", "intermediate" and "great" transcendences. However, societies differ sharply in their ways of "organizing" and controlling subjective experiences falling within the "little" spatial or temporal transcendences of daily life, the "intermediate" transcendences of relationships to other human beings and the "great" transcendences of life and death. We usually interpret in term of secularization the consequences of the modern differentiation of social structure and in particular the institutional specialization of religion. I believe that it should rather be seen as a profound change of the place of religion in society: a "privatization" of religion. Indeed, we observe a shift of the social constructions of contemporary religious meanings. It goes from "great" transcendences (extra-worldly) to the "intermediate" (political and social) transcendences and to the "little" transcendences of modern solipsism, whose main themes ("personal achievement", individual autonomy and personal |
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ISSN: | 0335-5985 |