Que reste-t-il...? Quatre figures de la nostalgie chantée

« Nostalgie » est un terme créé à la fin du XVIIe siècle pour désigner le « mal du pays » qui peut conduire à la mort. L'exil est sa cause, les mercenaires suisses sont ses victimes de prédilection surtout quand ils entendent le chant des bergers de leurs montagnes. En suivant Rousseau, Nerval...

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Veröffentlicht in:Homme 2015-07 (215/216), p.15-46
1. Verfasser: Fabre, Daniel
Format: Artikel
Sprache:fre
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Beschreibung
Zusammenfassung:« Nostalgie » est un terme créé à la fin du XVIIe siècle pour désigner le « mal du pays » qui peut conduire à la mort. L'exil est sa cause, les mercenaires suisses sont ses victimes de prédilection surtout quand ils entendent le chant des bergers de leurs montagnes. En suivant Rousseau, Nerval et Leiris, trois écrivains particulièrement attentifs aux relations entre chanson et mémoire, l'article met en évidence quatre figures de la nostalgie toutes liées au retour de mélodies entendues et apprises. La première relève de la mémoire collective ritualisée, la seconde de la construction intime du sujet biographique, la troisième d'une esthétique romantique de l'irréversibilité du temps, la quatrième d'un dispositif de mise en abyme dans lequel la chanson ne cesse de reprendre son passé devenu le passé commun et d'en faire un produit de consommation délectable. Entre ces figures s'affirme la configuration de la chanson comme un « nom propre » menacé par l'oubli. The term « Nostalgia » originated at the end of the XVIIth century to designate a particularly virulent form of « homesickness » that could even lead to death. Exile was its cause, and Swiss mercenaries were its most well-documented victims, its trigger hearing the shepherds' song of their mountains. Following Rousseau, Nerval and Leiris, three writers particularly attentive to the relations between song and memory, the article highlights four types of nostalgia, all of them connected to the reoccurrence of heard and learnt melodies. The first relates to ritualized collective memory, the second to the intimate construction of the biographical subject, the third to a romantic aesthetics of the irreversibility of time, the fourth to an operation of « mise en abyme », in which the song repeats its own past, becoming a common past and a delightful consumer product. Between those configurations, the song asserts itself as a « proper noun » threatened by oblivion.
ISSN:0439-4216
DOI:10.4000/lhomme.23872