Anarcho-syndicalisme et nettoyage : l’improbable politisation de la lutte par le recours juridique

L’un des enjeux contemporains du syndicalisme est celui de la syndicalisation de secteurs d’activité précarisés. La CNT-Solidarité Ouvrière s’est spécialisée dans le secteur du nettoyage afin de se maintenir dans le champ syndical. Pourtant héritées d’une tradition anarcho-syndicaliste, les pratique...

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Veröffentlicht in:Sociologie du travail (Paris) 2019-12, Vol.61 (4)
1. Verfasser: Doumenc, Saphia
Format: Artikel
Sprache:fre
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Beschreibung
Zusammenfassung:L’un des enjeux contemporains du syndicalisme est celui de la syndicalisation de secteurs d’activité précarisés. La CNT-Solidarité Ouvrière s’est spécialisée dans le secteur du nettoyage afin de se maintenir dans le champ syndical. Pourtant héritées d’une tradition anarcho-syndicaliste, les pratiques de ce syndicat se sont transformées au gré des différentes scissions qu’il a connues, se dotant désormais de plusieurs leviers d’action. Ce syndicat se développe notamment à travers ses permanences juridiques et son recours aux Prud’hommes tout en accordant une place majeure à la poursuite de grèves. Cette évolution marque une véritable capacité d’adaptation mais elle constitue également un aveu de compromis idéologique. Cet article revient sur une opposition entre deux facettes du travail syndical : le suivi individuel et l’organisation de luttes collectives. Le propos est de nuancer la contradiction souvent invoquée entre luttes juridiques et luttes sociales pour concevoir le recours au droit et le recours à la grève comme un véritable continuum de pratiques individuelles et collectives. Ce faisant, deux niveaux de politisation dans l’activité syndicale de la CNT-SO peuvent être identifiés. Il s’agit dans un premier temps d’une politisation « par le haut », opérée par le biais des campagnes juridiques coordonnées par le syndicat, et, dans un second temps, d’une socialisation politique et syndicale « par le bas », opérée indistinctement par le recours au droit et à la grève.
ISSN:0038-0296
1777-5701
DOI:10.4000/sdt.28336