Impasses de la « solution » paranoïaque
Cet article interroge comment concilier une approche psychodynamique, prenant en compte la découverte de la vertu auto thérapeutique du délire, avec les difficultés posées par la paranoïa – pour le sujet, pour son entourage et pour le clinicien. Nous examinons comment s’est construite l’idée que le...
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Veröffentlicht in: | Evolution psychiatrique 2021-11, Vol.86 (4), p.725-736 |
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Hauptverfasser: | , |
Format: | Artikel |
Sprache: | fre |
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Online-Zugang: | Volltext |
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Zusammenfassung: | Cet article interroge comment concilier une approche psychodynamique, prenant en compte la découverte de la vertu auto thérapeutique du délire, avec les difficultés posées par la paranoïa – pour le sujet, pour son entourage et pour le clinicien.
Nous examinons comment s’est construite l’idée que le délire peut constituer une solution, des premières découvertes freudiennes jusqu’aux indications lacaniennes. À partir de ce constat, nous montrons quelques impasses de la paranoïa en convoquant à la fois la psychiatrie classique et ses descriptions, ainsi que quelques cas cliniques issus de la littérature ou de notre pratique.
Si la paranoïa est considérée par certains comme une réussite de la psychose, puisque le délire des persécutions localise la jouissance dont le sujet se plaint, elle ne se limite pas au phénomène délirant. Les impasses de la paranoïa se lisent car le délire ne contient pas tous les phénomènes élémentaires de la psychose, la défense qu’il constitue peut être dépassée ou conduire à des passages à l’acte critiques. Les phénomènes de corps ne délaissent pas le sujet pour autant.
Si le délire paranoïaque ne peut pas être considéré comme solution élégante, étant donné les impasses dans lesquelles il enferme le sujet, son statut de solution subjective ne peut cependant pas être nié. L’hypothèse freudienne est toujours valable si l’on considère qu’elle protège le sujet parfois d’une position mélancolique ou de la désorganisation par exemple.
Nous concluons en remarquant que le délire paranoïaque commémore l’articulation d’un Autre persécuteur à l’objet a non séparé du sujet. De fait, il ne permet pas que s’instaure un autre rapport à la jouissance. Nous proposons quelques pistes cliniques : soutenir les productions qui visent à faire du je plutôt que du moi, celles qui permettent une certaine séparation avec l’objet plus de jouir, et combattent la vacuité existentielle sur laquelle se construit la mégalomanie.
This article investigates a reconciliation between a psychodynamic approach – taking into account the discovery of the self-therapeutic potentiality of delirium – with the challenge of paranoia: for the subject, for her/his entourage and for the clinician.
We explore the birth and development of the idea that delirium may be a solution, from the first Freudian discoveries to Lacan's indications. From this observation, we expose some problems posed by paranoia: we examine both classical psychiatry and its descriptions, as well as some clinic |
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ISSN: | 0014-3855 1769-6674 1769-6674 0014-3855 |
DOI: | 10.1016/j.evopsy.2021.04.001 |