Des professionnels du vieillir en proie aux injonctions du bien vieillir

Cet article montre combien la catégorisation des bénéficiaires dans le secteur de l’aide à domicile en Belgique ne se construit pas directement sur des critères d’âge. Elle mobilise plutôt la dyade autonomie-dépendance à la fois des pouvoirs publics et des professionnelles du secteur. Ainsi, la catégorisation des bénéficiaires instaurée par le législateur contribue à maintenir à domicile une population qui, sans prestations extérieures, serait vouée à une forme d’institutionnalisation. Dans la situation actuelle, cette catégorisation permet véritablement le déploiement d’un travail émotionnel entre les bénéficiaires et les prestataires. Mais nous montrons ici combien la diffusion progressive d’un référentiel néolibéral du bien vieillir fait peser sur ces professionnelles d’autres pratiques de métier, basculant de facto d’une autonomie sociale à une autonomie fonctionnelle.