Le monologue épistolaire, poétique de l’inachèvement dans Confiteor
« J’ai considéré ce roman comme définitivement inachevé le 27 janvier 2011 » : ainsi s’ouvre la postface du romancier catalan Jaume Cabré à son Confiteor (Jo confesso, 2011, traduit par E. Raillard en 2013). Cette formule qui pointe, au-delà de la totalité d’une oeuvre publiée, l’infini du poss...
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Veröffentlicht in: | Continents manuscrits 2022-10, Vol.19 |
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1. Verfasser: | |
Format: | Artikel |
Sprache: | fre |
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Online-Zugang: | Volltext |
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Zusammenfassung: | « J’ai considéré ce roman comme définitivement inachevé le 27 janvier 2011 » : ainsi s’ouvre la postface du romancier catalan Jaume Cabré à son Confiteor (Jo confesso, 2011, traduit par E. Raillard en 2013). Cette formule qui pointe, au-delà de la totalité d’une oeuvre publiée, l’infini du possible, résonne dans les préoccupations esthétiques et éthiques du roman. Malgré l’assiduité du narrateur, Adrià, à chercher l’exhaustivité, l’aboutissement, le point final, dans la longue lettre qu’il écrit pour “tout” dire à sa bien-aimée, l’univers littéraire les lui refuse : par le destin que Cabré lui impose (non pas la mort, mais Alzheimer), par la forme du monologue épistolaire dont le destin lui échappe néecssairement, par la confusion qui hante la fin de la diégèse. Cette impossibilité à aboutir se révèle comme une valeur littéraire : valeur réaliste, soulignant la continuité de la vie malgré les fins narratives qu’on lui impose ; valeur humaine, car, comme le souligne la forme de la lettre, le roman est un appel à la réinvention permanente ; valeur éthique, car cette ouverture s’oppose aux systèmes totalisants et totalitaristes, aux solutions finales qui, chez Cabré, représentent le Mal. |
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ISSN: | 2275-1742 2275-1742 |
DOI: | 10.4000/coma.9154 |