Mobilité, territoire et pouvoirs en Himalaya : pour Philippe Sagant

À la fin des années 1950, la recherche sur les régions himalayennes connaît un tournant majeur : les enquêtes de terrain des premiers ethnologues professionnels prennent le pas sur les travaux textuels orientalistes. Le Népal, royaume himalayen jamais colonisé, vient de s’ouvrir au monde. Environné...

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Veröffentlicht in:Ateliers d'anthropologie 2021-01 (49)
Hauptverfasser: Aubriot, Olivia, Dollfus, Pascale, Gaborieau, Marc, Krauskopff, Gisèle, Sagant, Philippe, Subba, Tanka, Vandenhelsken, Mélanie, Warner, Catherine
Format: Artikel
Sprache:fre
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Beschreibung
Zusammenfassung:À la fin des années 1950, la recherche sur les régions himalayennes connaît un tournant majeur : les enquêtes de terrain des premiers ethnologues professionnels prennent le pas sur les travaux textuels orientalistes. Le Népal, royaume himalayen jamais colonisé, vient de s’ouvrir au monde. Environné d’états dorénavant fermés où s’était illustrée la recherche britannique des administrateurs coloniaux de l’Asie du Sud, il devient un laboratoire centré sur l’ethnologie des minorités dites tibéto-birmanes prises sous la double influence du monde indien et du monde sino-tibétain, une configuration d’une infinie richesse. Engagé après la guerre d’Algérie dans le métier d’ethnologue, Philippe Sagant, à la mémoire duquel ce numéro des Ateliers d'anthropologie est consacré, est un acteur de ce moment pionnier. Ses travaux nouent les exigences de la collecte ethnographique, entièrement à faire au Népal, à une réflexion dépassant les clivages régionaux culturels ou religieux pour développer une anthropologie des sociétés des marges prises entre des forces centralisatrices où les domaines du politique et du religieux sont indissociables. Ils témoignent des réflexions à l’œuvre dans l’aire himalayenne et dans la discipline ethnologique, depuis la formation de Philippe Sagant au musée de l’Homme, sa participation aux RCP des années 1960 et aux institutions créées à cette époque, jusqu’à ses ambitions comparatives sur un modèle de pouvoir archaïque, « le chef élu des dieux ». Son engagement dans la formation à l’université de Nanterre et à l’Inalco a marqué toute une génération. Les écrits de Philippe Sagant, c’est aussi un style très personnel, une voix très moderne par l’importance qu’il attribua à la parole et au vécu de ses informateurs, à la forme en ethnologie, vecteur de l’ethnocentrisme. Cet élan fut brisé par une maladie terrible qui le coupa de la recherche en 1996 jusqu’à son décès en 2015. Pour renouer les fils de ce temps suspendu, ce recueil propose des contributions reprenant certains de ses travaux, qui dialoguent avec des pages inédites issues de ses archives sur le vécu des Limbu de l’est du Népal à la fin des années 1960, période marquante dans l’histoire de ce pays. Il offre aussi la traduction en anglais de deux textes sur le « chef élu des dieux » en milieu hindou et bouddhiste et des inédits tardifs destinés à un public plus large. In the late 1950s, research on the Himalayan regions reached a major turning point: field studies by the first professi
ISSN:1245-1436
2117-3869
2117-3869
DOI:10.4000/ateliers.14082