Psychothérapie en milieu carcéral. Le cadre à l’épreuve de l’emprise

This article presents the case of a patient sentenced to fifteen years in prison for having committed voluntary homicide. He was treated in a care unit for prisoners. We follow the development of the therapeutic relationship through the years, and the libidinal readjustments in his transference on to the therapist. In this context, therapy helped to gradually restore the young adult’s narcissism through the supportive rather than persecutory aspects of his fantasies. The gradual creation of containers and of a psychic environment allowed for the revival of a process of interiorization and mentalization. Cet article présente le cas d’un patient suivi pendant plusieurs années en psychothérapie, en unité de soins, alors qu’il était incarcéré et condamné à 15 ans de réclusion criminelle pour un homicide volontaire. Il traite de l’évolution de la relation thérapeutique au fil des années, en soulignant les réaménagements libidinaux engagés dans le transfert avec la thérapeute. Ici, le travail thérapeutique a notamment aidé le jeune adulte à s’acheminer vers une restauration narcissique, en s’appuyant sur ses fantasmes pour se construire et non pour les considérer comme des persécuteurs. La création progressive d’enveloppes contenantes et d’un espace psychique a pu permettre la relance de processus d’intériorisation et de mentalisation.