Identification de nouveaux percuteurs en bois de cervidé dans quelques gisements solutréens de Dordogne-Charente, approche tracéologique

L’usage au Paléolithique d’instruments de taille en matériaux organiques fut entrevu très tôt par les préhistoriens, d’une part au travers des retouchoirs moustériens sur éclats d’os et d’autre part par l’expérimentation. La systématisation de celle-ci conduisit à identifier sur les pièces lithiques des caractères propres à différentes techniques de taille mises en œuvre avec des instruments en matière dure animale, non seulement pour la retouche, mais aussi pour le débitage et le façonnage. Cependant, il fallut attendre 1974 pour que soit publié le premier percuteur paléolithique en bois de cervidé identifié, dont on ne connait, un demi-siècle plus tard, qu’une quarantaine d’exemplaires, du Paléolithique ancien à la fin du Paléolithique récent, tandis que commencent juste à être identifiés les compresseurs en os et bois de renne. Retrouvés dans les restes de faune, la reconnaissance de ces instruments de taille repose essentiellement sur l’arrondi et l’usure particulière de leur extrémité active. Pour l’analyse de 22 percuteurs en bois de cervidé, dont 19 inédits, découverts dans les collections de fouilles anciennes de cinq gisements solutréens de référence du Sud-Ouest de la France, présentés ici, nous proposons, dans le prolongement de travaux antérieurs, un cadre expérimental qui détaille les traces d’usage en fonction des modes opératoires.