Hubert Damisch (1928-2017)

Philosophe spécialisé en esthétique et en histoire des arts, Hubert Damisch a été assistant de Pierre Francastel auquel il avait été adressé par Maurice Merleau-Ponty. Il enseigna en 1958 à l’École Pratique des Hautes Études avant d’être nommé en 1967 maître assistant à l’École Normale supérieure. S...

Ausführliche Beschreibung

Gespeichert in:
Bibliographische Detailangaben
Veröffentlicht in:Savoirs et clinique : revue de psychanalyse 2018, Vol.24 (1)
1. Verfasser: Guipaud, Sibylle
Format: Artikel
Sprache:eng
Schlagworte:
Online-Zugang:Volltext
Tags: Tag hinzufügen
Keine Tags, Fügen Sie den ersten Tag hinzu!
Beschreibung
Zusammenfassung:Philosophe spécialisé en esthétique et en histoire des arts, Hubert Damisch a été assistant de Pierre Francastel auquel il avait été adressé par Maurice Merleau-Ponty. Il enseigna en 1958 à l’École Pratique des Hautes Études avant d’être nommé en 1967 maître assistant à l’École Normale supérieure. Son séminaire, la publication de son premier ouvrage Théorie du nuage (1972) ainsi que la création de la revue Macula qu’il dirigeait, ont initié un renouvellement de l’histoire de l’art pour les étudiants-chercheurs des années 1970 et ont ensuite marqué les générations suivantes de chercheurs, en France comme à l’étranger. Sa vaste bibliographie fait rupture en se situant à la croisée des disciplines philosophiques et des sciences humaines, puisant ses sources dans le structuralisme. Ses textes, écrits en français et en anglais, ont été essentiels en histoire de l’art, en théorie de l’art, en cinéma et en architecture. Hubert Damisch questionne ce qu’il appelle des « objets théoriques » en partant du principe que dans chaque objet d’histoire de l’art, il y a une urgence actuelle autant qu’une mémoire. Nombreux ont ainsi été ses ouvrages qui articulaient histoire de l’art ou esthétique et psychanalyse. Il a relu, déplié, les expériences relatives à la perspective géométrique, réalisées par le peintre florentin Brunelleschi dans les années 1415-1420. Il a alors montré la façon dont la perspective entre dans la géométrie en répétant l’invention de la géométrie. Car, certes, Brunelleschi inscrivit ses expériences dans un contexte, sur un fond de connaissances et de techniques, mais il s’en détacha, comme Thalès lui-même opéra un nouveau départ. La conclusion d’une de ses expériences fut que le point de fuite et le point de vue d’un tableau coïncidaient, le point de fuite apparaissant alors comme l’image projective du point de vue. Damisch a rapproché cette expérimentation donnant naissance à la technique de la perspectiveà la question posée par Lacan, « Qu’est-ce qu’un tableau? » Car la perspective questionne la place du sujet en position de maîtrise, tel que le situera Descartes au xviie siècle, et qui constitue, dans cette expérimentation, l’œil de la perspective. Or, Hubert Damisch a lu l’expérience de Brunelleschi comme celle d’un sujet pris au piège du tableau.
ISSN:1634-3298
1776-2871
DOI:10.3917/sc.024.0103#xd_co_f=N2E4ODAxODQtNTg4ZC00YTM3LWE4NzctYTlkYTA0MzRhZjQ3~