Pouvoir parler des pesticides ? Une recherche-action pour éprouver les capabilités des travailleurs viticoles (Gironde, France)

En France, l’intense débat public sur l’usage des pesticides demeure encore peu accessible aux travailleurs agricoles alors même qu’un changement de pratiques est attendu de leur part et qu’ils sont fortement exposés. Cette configuration de la « transition » relative aux pesticides soulève simultané...

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Veröffentlicht in:VertigO : la revue électronique en sciences de l'environnement 2021, Vol.21 (3), p.1-32
Hauptverfasser: Ginelli, Ludovic, Candau, Jacqueline, Degbelo, Agossè Nadège, Noûs, Camille
Format: Artikel
Sprache:fre
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Beschreibung
Zusammenfassung:En France, l’intense débat public sur l’usage des pesticides demeure encore peu accessible aux travailleurs agricoles alors même qu’un changement de pratiques est attendu de leur part et qu’ils sont fortement exposés. Cette configuration de la « transition » relative aux pesticides soulève simultanément des enjeux sanitaires, environnementaux et de justice sociale, renouant avec certains mouvements sociaux, qu’il s’agisse de l’Environmental Justice aux États-Unis ou de l’« écologisme des pauvres » dans les pays du Sud (Martinez-Alier, 2014). Nous faisons l’hypothèse que la voix peu audible des travailleurs agricoles dans l’espace public est le signe de capabilités entravées (Sen 2000, de Munck 2008). Qu’ils soient salariés ou agriculteurs participant aux travaux, notre recherche vise donc à identifier les processus sociaux, parfois différents, qui renforcent ou fragilisent leurs capabilités à dire leurs préoccupations relatives aux pesticides. Nous éprouvons cette hypothèse à partir d’un choix méthodologique original, celui d’une recherche-action engagée dans l’émancipation des travailleurs viticoles dans le département français de la Gironde. Il s’avère que des cadrages « forts » (politiques de gestion du risque et de santé au travail) mettent les travailleurs en incapacité d’exprimer leurs préoccupations vis-à-vis des pesticides. D’autres facteurs structurels à l’échelle du territoire et de la filière font que la mise sous silence des travailleurs domine, sans être totale. Les difficultés « opérationnelles » pour mettre en place un groupe de viticulteurs, et plus encore pour les salariés, sont alors particulièrement révélatrices de ces processus antagonistes de mise en (in)capacités en jeu dans la transition relative aux pesticides.
ISSN:1492-8442
1492-8442
DOI:10.4000/vertigo.33921