Augmentation significative du contenu hépatique en graisse en cas de pathologies hypophysaires : implication d’une atteinte du secteur somatotrope

Introduction Récemment, il a été suggéré que la stéatose hépatique non-alcoolique était plus fréquente en cas de pathologies hypothalamo-hypophysaires (PHH) Objectif L’objectif de notre étude est de déterminer les liens entre stéatose, PHH et déficit en GH. Patients et méthodes Quatre-vingt-huit patients porteurs de PHH et 74 témoins ont été inclus. Une IRM hépatique mesurait le contenu hépatique en graisse (CHG), (stéatose si CHG > 5,5 %). Résultats Les patients porteurs de PHH étaient plus âgés et présentaient un IMC plus élevé que les témoins. Les patients porteurs de PHH avaient un CHG (6,5 vs 3,2 % ; p < 0,001) et une prévalence de stéatose hépatique (36,3 vs 14,8 % ; p = 0,002) plus élevés que chez les témoins. Le CHG était inversement proportionnel au taux d’IGF-1. Quatorze patients porteurs de PHH présentaient une insuffisance en GH. Le CHG était plus élevé chez les patients déficitaires en GH que chez les patients porteurs de PHH sans déficit en GH. En analyse multivariée, les facteurs prédictifs indépendants de stéatose hépatique étaient l’âge, l’IMC et l’IGF-1 alors que la présence d’une PHH et le sexe n’étaient plus associés à la stéatose hépatique. Conclusion Notre travail confirme la prévalence plus élevée de stéatose hépatique en cas de PHH. Le CHG est fortement corrélé au taux d’IGF-1. L’ensemble de nos résultats suggère que la relation entre les PHH et la stéatose hépatique est principalement secondaire au déficit en GH. L’intérêt du traitement par GH des patients porteurs de PHH déficitaires et atteints de stéatose devrait être évalué.