Facteurs prédictifs de la durée d’isolement chez les patients hospitalisés en psychiatrie. Une étude prospective multicentrique au sein du DTRF Paris-Sud

L’isolement est une mesure indispensable à la prise en charge de certaines situations psychiatriques aiguës, mais soulève de nombreuses questions cliniques et éthiques invitant à en limiter la fréquence d’utilisation et la durée. Connaître les facteurs associés à la durée des isolements pourrait permettre l’élaboration de mesures de réduction. Cette étude explore les facteurs prédictifs d’une longue durée d’isolement. L’étude EPIC est une étude multicentrique observationnelle prospective des mesures de contention et d’isolement de sept établissements du sud-francilien. Notre objectif était de déterminer les facteurs prédictifs d’une durée d’isolement ≥ 7jours en s’appuyant sur des analyses statistiques descriptives, bivariées et multivariées. Deux cent trente-six mesures d’isolements ont été incluses pour cette étude. Les analyses bivariées montrent que les diagnostics de trouble de l’humeur et de trouble psychotique, l’hospitalisation sous contrainte préalable et l’administration d’un traitement sédatif sont associés à un isolement ≥ 7jours. Les analyses multivariées montrent que les diagnostics de trouble de l’humeur [OR=2,7, IC95 % (1,4–4,9), p=0,002] et de trouble psychotique [OR=3,3, IC95 % (1,2–8,4), p=0,01] sont associés à un isolement ≥ 7jours. L’administration d’un traitement sédatif est également associée dans ces 2 modèles à une durée ≥ 7jours [OR humeur=8,1 et OR psychotique=2,4]. Pour les patients ayant un trouble psychotique l’hospitalisation sous contrainte préalable est également un facteur associé à une longue durée d’isolement. Les patients présentant un trouble de l’humeur ou un trouble psychotique nécessitant un traitement sédatif lors de l’isolement pourraient être une bonne cible de mesures de réduction de la durée en isolement. In psychiatric inpatient settings seclusion is a last resort to ensure the safety of the patient, other patients, and staff from disturbed behaviors. Despite its major interest for patients, seclusion could negatively impact treatment adherence and patient/staff relationships. Indeed, some secluded patients report a feeling of guilt during the measure and do not consider seclusion to be a healthcare intervention. To be more beneficial and to reduce the feeling by patients of being forced, seclusions should be as short and rare as possible. In other words, measures to reduce seclusion are available and have been clearly identified. Such measures could be applied, in the first instance, in patients with longer d