Preuve archéologique de l’augmentation et de l’effondrement de la population entre ~2500 et ~500 ans cal. BP en Afrique centrale occidentale

Des études paléoenvironnementales antérieures ont montré que des changements majeurs de la végétation et de l’environnement se sont produits en Afrique centrale à partir de l’Holocène moyen (ex. Maley & Brenac 1998). Plusieurs d’entre elles mettent en évidence une origine humaine et supposent qu...

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Veröffentlicht in:Afrique, archéologie & arts archéologie & arts, 2021-11 (17), p.11-32
Hauptverfasser: Saulieu, Geoffroy de, Garcin, Yannick, Sebag, David, Nlend, Pascal R. Nlend, Zeitlyn, David, Deschamps, Pierre, Ménot, Guillemette, Carlo, Pierpaolo Di, Oslisly, Richard
Format: Artikel
Sprache:fre
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Beschreibung
Zusammenfassung:Des études paléoenvironnementales antérieures ont montré que des changements majeurs de la végétation et de l’environnement se sont produits en Afrique centrale à partir de l’Holocène moyen (ex. Maley & Brenac 1998). Plusieurs d’entre elles mettent en évidence une origine humaine et supposent que les grandes migrations de population, les innovations techniques (par exemple, la technologie de la fonte du fer) et/ou de nouveaux choix dans les pratiques agricoles, conduisant à la déforestation et au défrichement, sont les moteurs de ces changements. Cependant, à ce stade, l’absence de reconstitution démographique ne permet pas de soutenir pleinement ces hypothèses. Notre étude utilise une base de données archéologiques géoréférencées pour déduire la dynamique des populations et l’évolution des pratiques culturelles en Afrique centrale occidentale au cours des 5000 dernières années. Cette base de données comprend 1139 dates calibrées au 14C provenant de 425 sites – localisés dans le sud du Cameroun, au Gabon, en République du Congo, en Guinée équatoriale et dans la partie occidentale de la République démocratique du Congo –, remontant à un maximum de 5000 ans cal. BP. La modélisation des données indique une possible croissance de la population entre ~2500 et ~1500 ans cal. BP, coïncidant avec l’apparition à l’échelle régionale de techniques et de pratiques spécifiques. L’augmentation concomitante des fosses dépotoirs, des vestiges d’utilisation de palmier à huile Elaeis guineesis, l’apparition de rares restes de millet Pennisetum glaucum et la montée en puissance des vestiges de métallurgie du fer ont eu lieu pendant la seconde moitié du Néolithique, à partir d’environ 2800 ans cal. BP. Dans les régions côtières, la croissance de la population concerne le Néolithique et le début de l’âge du fer (2500-2000 ans cal. BP et 2000-1500 ans cal. BP), tandis que dans l’Hinterland cette croissance semble légèrement plus tardive (2400 et 1300 ans cal. BP). Il n’est pas possible d’identifier un phénomène commun de diffusion à partir d’un seul centre. Les innovations techniques et les nouvelles pratiques semblent plutôt s’être répandues à travers un large réseau d’interactions culturelles qui a favorisé la formation des sociétés d’Afrique centrale occidentale au cours du troisième millénaire avant notre ère.
ISSN:1634-3123
2431-2045
DOI:10.4000/aaa.3264