L’école à l’heure du « Projet éducatif de la Nouvelle-Calédonie » : une école décolonisée ?: Entretien avec L’Union des Groupements de Parents d’Elèves de Nouvelle-Calédonie
L’histoire de la scolarisation des Kanak est marquée par une longue période de ségrégation dans des « écoles indigènes » missionnaires puis officielles : les petit·es indigènes sont exclu·es du système scolaire français réservé aux enfants des colons, et il leur est impossible de suivre les mêmes pr...
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Veröffentlicht in: | Mouvements (Paris, France : 1998) France : 1998), 2017-08, Vol.n° 91 (3), p.99-106 |
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Hauptverfasser: | , |
Format: | Artikel |
Sprache: | fre |
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Online-Zugang: | Volltext |
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Zusammenfassung: | L’histoire de la scolarisation des Kanak est marquée par une longue période de ségrégation dans des « écoles indigènes » missionnaires puis officielles : les petit·es indigènes sont exclu·es du système scolaire français réservé aux enfants des colons, et il leur est impossible de suivre les mêmes programmes ou de passer les mêmes examens 1 . La fin de l’indigénat et l’accession à la citoyenneté des Kanak marquent la fin de cette époque au lendemain de la seconde guerre mondiale. Au nom de l’assimilation, l’école française telle qu’elle fonctionne en métropole est imposée à tou·tes. Un Inspecteur général qualifiera le rendement de cette école de « dérisoire » à la fin des années 1970, tant les promesses de l’égalité des chances républicaine sont loin d’être tenues pour les enfants autochtones. Doublement accusée de marginaliser les Kanak, en leur interdisant la réussite dans le monde des Blanc·hes et en les coupant de leurs racines, l’école, qualifiée de « difficile » par Jean-Marie Tjibaou est, avec la terre, au cœur du contentieux colonial qui éclate avec les « événements » (1984-1988). Au-delà de l’inadaptation des programmes, la question de la langue d’enseignement est l’objet de nombreuses crispations car le refus du monopole de la langue française comme langue de la scolarisation est perçu comme le refus de la présence française. Le déclenchement des « événements » en 1984 entraîne une politisation de la question de la place des langues et de la culture à l’école, et un durcissement des positions : alors que l’État français continue de faire la sourde oreille devant la demande réitérée d’introduire un enseignement en langues kanak, les militant·es s’organisent et décrètent un boycott de « l’école coloniale ». |
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ISSN: | 1291-6412 1776-2995 |
DOI: | 10.3917/mouv.091.0099 |