Compte rendu de: Gaëlle Gillot, Andrea Martinez (dir.), Femmes, printemps arabes et revendications citoyennes, Marseille: IRD Editions, 2016

Cet ouvrage dirigé par la géographe Gaëlle Gillot et la sociologue Andrea Martinez regroupe un ensemble de contributions aux formats divers. L’objectif général que se donnent les deux directrices à travers cet ouvrage est d’offrir « une meilleure compréhension des rapports sociaux de sexe et de leurs interactions avec d’autres systèmes de pouvoir » au Maghreb et au Moyen Orient. Cet objectif n’est en soi pas nouveau ; la littérature sur la question s’est bien développée cette dernière décennie, et ce tant avant qu’après les mobilisations protestataires de 2011. L’apport de l’ouvrage repose plutôt sur les trois entrées principales que Gillot et Martinez ont choisies pour traiter de la recomposition des rapports sociaux de sexe dans la région : la diversité inhérente à la catégorie des « femmes » qui prend aussi en considération les femmes « ordinaires » et leurs luttes quotidiennes contre différentes formes de violences et d’inégalités dans la région ; les changements ambivalents de statuts et de pratiques liés à la question de l’égalité entre les sexes ; et enfin les processus d’appropriation d’une citoyenneté inclusive qui en découlent. Ces trois thématiques, que chaque chapitre aborde de manière variable, nous serviront de portes d’entrées pour structurer ce bref compte rendu et pour identifier les questions que j’en tire en tant que lectrice.