Le sportif surhomme et sous citoyen : faut-il renoncer à sa liberté individuelle pour faire du sport de compétition ?
Au moment où la mise en œuvre du code mondial antidopage 2015 suppose une harmonisation des procédures et la reconnaissance de standards internationaux, il n’est pas inutile de s’interroger sur l’émergence d’un droit touchant directement à l’exercice des libertés individuelles. Un tel code oblige ch...
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Veröffentlicht in: | Movement & sport sciences 2016 (92), p.5-13 |
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1. Verfasser: | |
Format: | Artikel |
Sprache: | fre |
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Online-Zugang: | Volltext |
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Zusammenfassung: | Au moment où la mise en œuvre du code mondial antidopage 2015 suppose une harmonisation des procédures et la reconnaissance de standards internationaux, il n’est pas inutile de s’interroger sur l’émergence d’un droit touchant directement à l’exercice des libertés individuelles. Un tel code oblige chaque État à modifier ses normes internes, sans pour autant renoncer à la cohérence de son système juridique. La transposition en droit interne de normes transnationales privées ne va pas sans poser problème en France, pays qui cherche à faire de la pratique du sport une mission de service public, quitte à créer une exception sportive. Il convient de s’interroger sur le principe et les conséquences du développement international d’une politique publique de lutte contre le dopage. Le sportif est-il un individu tellement exceptionnel qu’il mérite un traitement dérogatoire ? En acceptant le statut de sportif, l’individu doit-il renoncer à une partie de ses droits fondamentaux ? Une lutte efficace contre le dopage suppose la mise en place de moyens dérogatoires du droit commun. Cette recherche de la performance ne doit pas conduire à faire peser sur le sportif une présomption de triche qui le transformerait en sous-citoyen.
At a time when the implementation of the World Anti-Doping Code 2015 presupposes the harmonization of procedures and the acknowledgement of international standards, there is ground for considering the emergence of a law that has a direct effect on the exercise of individual freedoms. Such a code compels each State to alter their own organizational standards, without necessarily giving up the consistency of their legal system. The transposition into national law of private transnational standards is a source of difficulties in France, where governments have been trying to turn the practice of sports into a public service mission, even if it means creating an exception for sports. It is appropriate to consider the principle and the consequences of the international development of an anti-doping public policy. Is the athlete such a exceptionally gifted individual that he should deserve an exceptional treatment? By taking on the status of an athlete, should an individual relinquish a part of his fundamental rights? An effective war on doping presupposes the implementation of measures that constitute exceptions to ordinary law. The search for performance must not result in treating every athlete as a potential cheat, thus turning him into a subcitizen. |
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ISSN: | 2118-5735 2118-5743 |
DOI: | 10.1051/sm/2015009 |