Les insulaires de la Seine francilienne : villégiateurs un jour, villégiateurs toujours ?
Depuis la nuit des temps, la rivière est une coupure dans le territoire, un danger et un obstacle. Mais c’est aussi une richesse et une voie de transport. Ainsi la Seine a-t-elle toujours attiré l’homme qui s’installe sur les coteaux encadrant sa vallée alluviale aux terres fertiles. Néanmoins, ses...
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Veröffentlicht in: | In situ (Paris) 2017-11 (33) |
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Format: | Artikel |
Sprache: | fre |
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Zusammenfassung: | Depuis la nuit des temps, la rivière est une coupure dans le territoire, un danger et un obstacle. Mais c’est aussi une richesse et une voie de transport. Ainsi la Seine a-t-elle toujours attiré l’homme qui s’installe sur les coteaux encadrant sa vallée alluviale aux terres fertiles. Néanmoins, ses îles demeurent une terra incognita ; les villes anciennes, telles Paris, Nogent-sur-Seine ou Melun en amont, Meulan en aval, qui se sont développées autour d’un noyau central insulaire, restent rares. Cependant, les qualités paysagères des rivages et de ces îles véhiculent très tôt un imaginaire propice à l’implantation d’une villégiature. Les maisons de campagne ont été implantées partout en Île-de-France mais les boucles de la Seine, en aval de Paris, occupent une place incomparable du fait de la proximité des châteaux royaux de Saint-Germain et de Versailles et des splendides paysages fluviaux. L’observation des cartes anciennes permet de comprendre les aménagements des berges du fleuve, de ses îles et de ses coteaux. Les villages accrochés aux pentes descendent jusqu’aux pâturages inondables bordant l’eau. Des centaines de propriétés se succèdent sur les coteaux, face au point de vue. Les maisons sont construites sur la partie haute de la parcelle, tournées vers l’eau afin de jouir du paysage et de la perspective de leurs jardins en pente ou en terrasses descendant vers le rivage. Parfois même, ceux-ci se prolongent par des aménagements jusque dans l’île qui leur fait face. Pour des raisons évidentes, les maisons de campagne totalement construites sur une île sont plus rares. Cet attrait pour les berges et les îles de la Seine croît en accord avec les transformations profondes qu’introduit l’industrialisation à partir du milieu du xixe siècle. Grâce au chemin de fer, de nombreux Parisiens peuvent rejoindre la campagne plus rapidement et plus souvent. Cette villégiature « de bord de ville » prend des proportions jusque-là inimaginables ; elle est à l’origine de l’urbanisation de plusieurs îles sur la Seine : l’île de la dérivation à Carrières-sous-Poissy en 1878, l’île de Migneaux à Poissy en 1903, l’île de Villennes en 1912-1913, ou encore l’île de Vaux avant 1914. Cette villégiature s’adresse aux petits commerçants, aux modestes rentiers et touche jusqu’aux capitaines d’industrie. Tous possèdent ou louent une résidence principale en ville et cohabitent, durant leur séjour campagnard, sur des territoires très proches, avec la foule des amateurs de parties de |
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ISSN: | 1630-7305 |
DOI: | 10.4000/insitu.15570 |