Pogroms contre les Ouzbeks à Och au Kirghizstan: Des dangers de la manipulation politique du nationalisme ethnique

Le Kirghizstan a fait l’objet d’un véritable marketing : « Suisse de l’Asie centrale » « îlot démocratique », ce pays jouissait encore récemment d’une réputation sans équivalent en Asie centrale auprès de la communauté internationale. Les multiples bailleurs de fonds ont largement copiloté les évolu...

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Veröffentlicht in:Hérodote 2010, Vol.n° 138 (3), p.58-65
1. Verfasser: Pétric, Boris-Mathieu
Format: Artikel
Sprache:fre
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Beschreibung
Zusammenfassung:Le Kirghizstan a fait l’objet d’un véritable marketing : « Suisse de l’Asie centrale » « îlot démocratique », ce pays jouissait encore récemment d’une réputation sans équivalent en Asie centrale auprès de la communauté internationale. Les multiples bailleurs de fonds ont largement copiloté les évolutions politiques depuis 1991 en faisant la promotion d’un modèle politique particulier qui repose sur une libéralisation économique et l’édification d’une démocratie ethnonationale. Malgré un tel soutien, comment ce pays a-t-il pu sombrer dans un chaos généralisé débouchant sur les violences qui secouent le sud du pays ces derniers jours ? En vérité, il ne s’agit pas d’un nouveau conflit interethnique qui puiserait ses racines dans un système politique traditionnel défaillant (tribalisme, ethnicisme). Les pogroms ethniques qui ont touché les Ouzbeks ces derniers jours sont bien modernes et surgissent dans une situation historique liée à l’émergence d’une gouvernance mondialisée qui se met en place après la guerre froide. Ce pays est devenu un territoire où s’affrontent des groupes politico-mafieux. Leur rivalité s’est transformée en affrontement interethnique majeur.
ISSN:0338-487X
1776-2987
DOI:10.3917/her.138.0058