Saintes/Mediolanum, cité des Santons et Bordeaux/Burdigala, cité des Bituriges Vivisques : destins croisés

En raison de leurs « destins croisés », une seule étude réunit Saintes/Mediolanum et Bordeaux/Burdigala pour présenter leur passage sous la domination romaine. Depuis un quart de siècle, les recherches archéologiques et numismatiques ont permis de croire qu’au moment où éclata la guerre des Gaules,...

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Veröffentlicht in:Gallia 2015, Vol.72 (1), p.53-77
Hauptverfasser: Maurin, Louis, Bouet, Alain, Hiriart, Eneko, Landreau, Guilhem, Sireix, Christophe, Tardy, Dominique
Format: Artikel
Sprache:fre
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Beschreibung
Zusammenfassung:En raison de leurs « destins croisés », une seule étude réunit Saintes/Mediolanum et Bordeaux/Burdigala pour présenter leur passage sous la domination romaine. Depuis un quart de siècle, les recherches archéologiques et numismatiques ont permis de croire qu’au moment où éclata la guerre des Gaules, leur histoire était liée, ce qu’ont paru confirmer certaines interprétations des silences de César dans les causes du conflit qui l’opposa aux Helvètes. Divers indices ont conduit à avancer qu’à l’époque les Santons ambitionnaient d’exercer leur mainmise sur Bordeaux, considéré comme le débouché de l’isthme gaulois, mais ils sont encore fragiles. Les recherches archéologiques récentes montrent que les deux villes avaient des origines bien différentes : Bordeaux apparaît depuis 600 av. J.-C. environ comme un comptoir commercial sur la rive gauche de la Gironde ; Mediolanum est peut-être née, et dès avant la guerre, du déplacement sur la rive gauche de la Charente de l’oppidum des Santons, sans doute situé jusqu’alors à Pons. Ce peuple figure parmi les grands vaincus de la conquête césarienne : l’étendue de son territoire aurait été amoindrie vers le sud et – ce qui peut être tenu pour très vraisemblable – les Romains constituèrent de ce côté une puissance nouvelle, celle des Bituriges Vivisques déracinés du Berry et déplacés sur l’estuaire ; le petit emporium de Bordeaux fut leur capitale. Auguste constitua en cité les Bituriges Vivisques comme les Santons, et leurs chefs-lieux furent ornés d’un sanctuaire du culte impérial. Les institutions politiques y sont semblables ; les inscriptions montrent que, marquées pour la forme d’un cachet gaulois, elles assurent le pouvoir de l’ancienne classe dominante ralliée à Rome.Dans la génération qui suit la guerre, Mediolanum et Burdigala connaissent un brusque développement sous des aspects voisins. Les deux villes s’épanouissent à l’époque augustéenne, et leur essor est parallèle dans la première moitié du ier s. apr. J.-C. pour ce que nous en savons, avant tout dans l’établissement d’un plan d’urbanisme et la construction d’équipements pour le confort et la salubrité (aqueducs, fontaines) ; cela n’a rien d’original dans la Gaule romaine. L’empreinte culturelle de l’époque de l’Indépendance est nettement plus prononcée à Saintes, alors que cette ville jouit, des deux dernières décennies avant notre ère jusqu’au milieu du ier s., d’une importante parure architecturale proprement romaine qui lui donne un éclat incomparable
ISSN:0016-4119
2109-9588
DOI:10.4000/gallia.1411