Le crime à l'adolescence. Statut de l'objet et régulation de l'excitation : considérations à partir d'un cas clinique

Cet article s’intéresse au cas clinique d’un adolescent de 16 ans, incarcéré dans un quartier pour mineurs d’une maison d’arrêt, pour homicide volontaire. Il explore le crime à l’adolescence, chez un sujet ne présentant pas de pathologie psychiatrique, ni d’antécédent judiciaire et interroge le passage à l’acte au cœur du processus adolescent. L’hypothèse principale de ce texte propose de lire le crime à l’adolescence comme l’expression d’un acte qui viserait, par la contrainte du corps de l’autre, à éprouver la limite du corps propre, et à réinvestir ce corps en s’excitant par l’objet. Le sujet agressé ne serait donc plus simple objet de décharge pulsionnelle, bien au contraire. L’article décrit un cas clinique, Loïc, suivi sur le plan psychothérapeutique dès le début de son incarcération et pendant plusieurs mois. Il est le fruit d’un travail d’analyse tant clinique que bibliographique, pour éclairer les enjeux latents du crime à l’adolescence.