Transmission du vodou haïtien confrontée aux impératifs du changement et de la loyauté

Sous l’influence de plusieurs facteurs (phénomène migratoire, contexte politique, disposition théologique), le vodou - étant un système ouvert - évolue tant sur le plan de la pratique que celui du discours. L’analyse des données ethnographiques révèle que de nouvelles pratiques du vodou se déploient...

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Veröffentlicht in:Ethnologies (Québec) 2013-03, Vol.35 (1), p.103-123
1. Verfasser: Régulus, Samuel
Format: Artikel
Sprache:eng
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Beschreibung
Zusammenfassung:Sous l’influence de plusieurs facteurs (phénomène migratoire, contexte politique, disposition théologique), le vodou - étant un système ouvert - évolue tant sur le plan de la pratique que celui du discours. L’analyse des données ethnographiques révèle que de nouvelles pratiques du vodou se déploient dans une logique de croisement entre l’impératif du changement et l’exigence de la loyauté envers la mémoire des ancêtres. Dans le temps, on reprochait au vodou son infantilisme, son arriération. Habituellement, il est sans traces écrites, confiné dans des taudis, incapable de se défendre face aux discours concurrents. Aujourd’hui, on le retrouve de plus en plus dans l’espace public : places publiques, parcours carnavalesques, radio, télévision, internet. Les initiés se regroupent dans des associations. Ils formulent des revendications politiques. Ses adeptes font usage des textes écrits dans leurs rencontres de prière et de méditation. Face à de telles pratiques, certains observateurs veulent faire « un rappel à l’ordre ». Ils regrettent que le vodou ne reste plus « soi-même ». « Il perd son authenticité ». Mais pour les « nouveaux acteurs » vodou, rester attacher à leurs racines, c’est pouvoir en toute liberté honorer les Lwa, ce qui consiste à : jeter de l’eau, tracer les vèvè, allumer les bougies, jouer les tambours, chanter et danser les Lwa, pratiquer leur médecine sacrée, garder leur rapport harmonieux avec les arbres, et continuer la fonction sociale du vodou. De ce côté, ils ne veulent pas lâcher prise. Par ailleurs, ils ne veulent pas non plus continuer à être l’objet de curiosité permettant aux « civilisés » de revisiter leur passé archéologique.
ISSN:1481-5974
1708-0401
DOI:10.7202/1026453ar