Écrire sur Facebook, ou les sentiers de la reconnaissance
En Tunisie, l’ordre politico-graphique est clair : la langue arabe, seule langue reconnue dans la Constitution, s’exprime par l’alphabet arabe, le français par l’alphabet latin, les chiffres servent à exprimer des grandeurs et le tunisien n’a pas de visibilité officielle à l’écrit. Les écritures des...
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Veröffentlicht in: | Anthropologie et sociétés 2016, Vol.40 (1), p.85-102 |
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Format: | Artikel |
Sprache: | fre |
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Online-Zugang: | Volltext |
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Zusammenfassung: | En Tunisie, l’ordre politico-graphique est clair : la langue arabe, seule langue reconnue dans la Constitution, s’exprime par l’alphabet arabe, le français par l’alphabet latin, les chiffres servent à exprimer des grandeurs et le tunisien n’a pas de visibilité officielle à l’écrit. Les écritures des Statuts sur Facebook, en revanche, défient ces arrangements. Les limites de ces usages y sont lâches, les graphies emmêlées, les arrangements révisés et le tunisien écrit apparaît, se répand et se normalise. Je propose de comprendre ces écritures comme des expressions d’une citoyenneté horizontale engageant un processus de reconnaissance d’une langue qui n’a pas de visibilité officielle à l’écrit. Facebook devient ainsi un espace de remise en question du rôle de l’État dans sa définition d’une forme scripturaire de citoyenneté. Je soutiens, enfin, que les processus de reconnaissance ne sont pas nécessairement étayés par des pratiques de luttes et de revendications mais qu’ils peuvent se dérouler de manière relativement banale et informelle. |
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ISSN: | 0702-8997 1703-7921 |
DOI: | 10.7202/1036372ar |